Adultère et souffrance. Pauvre Anne Sinclair? Pauvres maitresses? Malheureux DSK?
La seule question qui anime certains mâles : bandè-je ou ne bandè-je pas?
Une nouvelle version d'Hamlet ?
Au nom de la bandaison, que de crimes sont commis! Que d'espèces en disparition comme le rhinoceros dont la corne (qui n'est en fait que dela keratine comme nos cheveux et ongles!) est dite faussement, selon une Asie en mal obsessionnel de virilité , aphrodisiaque!
Mais aussi, que de femmes flouées!
Je rajoute ceci que vient de m'envoyer une lectrice, Michèle Scharapan:
Le commentaire de Michèle Scharapan::Monsieur Levaï, compare ce qui est arrivé à DSK à ce qui se passe quand le "taureau " entre "bravement" dans l'arène !! DSK est un amoureux de la corrida, alors que le toro n'a pas choisi d'entrer dans l'arène, d'y être torturé à mort sous les "ollé" d'un public hystérique et jouissant de la souffrance infligée à cet animal non consentant .."
Le mien, que j'ai signé Fadjen car l'express m'a sucré de nombreux commentaires :
Les infortunes du trio amoureux, au delà de l'affaire judiciaire qui a opposé DSK à une prétendue victime, se trouvent symbolisées par cette histoire violente, où les vies de 3 personnes sont jetées en pâture avec encore plus de brutalité que la télérealité nous a formatés à connaître et admettre comme normal.
On idéalise Anne, l'épouse trompée mais fidèle et maternelle. On noircit (et certains l'envient secrètement) Dominique, l'infidèle infantile incapable de résister à son désir, et on ne sait que faire de cette maîtresse dont on ignore les motivations, Nafitassou. Si Nafi ne connaissait pas Dominique, alors, pourquoi ne l'a t elle pas envoyé sur les roses?
Mystère et bubble gum, restons américains.
Cela me sert de base à une association libre sur le trio, infernal, forcément.
Du couple sans désir au duo qui copule, il y a juste une inversion de lettres et une torsion de l'être . L'amour est une chose difficile lorsqu'il est hétérosexuel. En effet, "l' homme désire , la femme aime" Lacan.
Ce qui ne signifie pas qu'un homme ne puisse aimer. Mais alors, c'est sa part féminine qui aime. Car nous sommes tous bisexuels selon Freud. Mais les proportions du mixage en chacun entre mâle et femelle est différent selon l'individu et peut être la situation, l’Autre, c’est-à-dire ici, le partenaire. Et en général, on ne s’étonnera pas que les femmes soient plus femmes que les hommes ! Lacan disait aussi qu’il «y a des hommes qui sont aussi bien que des femmes. » Donc, des hommes capables d’aimer, dans toute l’oblativité et l’attention à l’Autre que cela suppose ?
Par contre, toutes les femmes ne sont pas aussi bien que peuvent le décrire les nouvelles féministes à l’américaine qui les placent en haut d’un idéal de pureté.
Ce sont par définition des victimes innocentes, qui ne mentent pas, ce qui est archi-stupide et faux. Car elles sont elles aussi des êtres humains. Et la preuve est faite que nous sommes une espèce peu recommandable du point de vue morale.
Que l’aimant puisse être généreux et oblatif n’empêche pas l’amour d’être toujours, en dernière analyse, narcissique, selon le même Lacan.
C’est pour ça que le dédain que suppose une relation adultérine qui se veut purement sexuelle instaurée par l’un des 2 provoque une souffrance ontologique chez la « maîtresse »(drôle de signifiant quand on sait que le signifié est de ne pas maîtriser la situation autrement qu’en en sortant !) une souffrance non seulement de ne pas être payée de retour au niveau amoureux mais de se sentir absolument désavouée comme objet d’amour possible, donc comme personne valable. Du coup, dans ce triangle, l’aimé le plus souvent homme, devient persécuteur aux yeux de l’aimante car celle-ci ne supporte pas la place dévalorisante de vide-couilles (donc objet de désir qui devient déchet, la princesse qui redevient après l’orgasme la souillon Cendrillon) qui lui revient.
D’ailleurs limiter la relation entre 2 personnes à une affaire de sexe est imbécile. Ce n’est au final qu’une relation masturbatoire. Ce qui rejoint ce que nous dit Lacan : « Il n’y a pas de rapport sexuel. » Chacun est dans son film. Et le désir n’est pas l’amour qui veut faire 1, qui change le discours de chacun, donc peut aller jusqu’à changer sa structure ! Mais la maîtresse reste aux commandes du désir de son aimé. En cela, elle est bien le maître. C'est à sa flamme que l’homme s'enflamme. Pas à son envie de se faire sauter, quoiqu’il en croit. Ou plutôt à ce que son désir à elle est l’effet de l’amour qu’elle ressent pour lui. En dernière analyse, l’amant veut être maître de cette femme, au sens où il veut l’habiter, et pas seulement de sa bite.
Il croit désirer son désir au sens de besoin consommatoire, mais tout prouve qu’il est en manque narcissique et qu'il veut d’abord de l’ amour, surtout si sa légitime n'en a plus beaucoup, de désir pour lui. Mais il veut de sa maîtresse de l’amour sans souci, si il veut rester avec son épouse. Il veut juste les bénéfices de l’amour : être bien accueilli, désiré, attendu, aimé…Mais pas le versant souffrance : Son slogan ? « Souffre, mais en silence." et la tient parfois par un subliminal: "Patiente, un jour peut-être… ! Qui sait?»
Ainsi, la maîtresse amoureuse est patiente ou ne sera plus. Elle doit passer toute une vie à l’attendre, puis à le voir disparaître dès que sa « mission » est faite :l’émission du précieux jus d’homme. Amoureuse, discrète, et en prime heureuse de ça ! Comme on dit, le ridicule ne tue pas. Mais à ce stade, il peut détruire un peu.
Le désir veut faire du désirant quelqu'un de complet, de tranquille, de sans cette tension qu’est le désir. C’est dans l’ « au delà du principe du plaisir » qu’on voit où mène le désir, à la (petite) mort. Le désir est pressé de disparaître et de laisser place à l’acmé, l’orgasme, feu d’artifice de sensations qui est succédé par la mort apparente mais momentanée du désir. Laissant parfois place au désir de désir, ce moment de calme, souvent rieur( du genre : tout ça pour ça !) est pourtant le but du désir.
Si le désir est un instantané, l’amour est éternel. Dans une vraie relation amoureuse, où siègent amour et désir, l’amant comme l’aimé (ce qui bascule de temps à autre mais reste réciproque) sont à la fois dans l’instant du désir et dans l’éternité de l’amour, dans la destruction du désir et dans la construction amoureuse, dans le Thanatos du désir et l’Eros de la fusion amoureuse. Le désir, c’ est le manque et le manque rejaillit très vite après la sensation de complétude.
Si le désir tend à détruire la relation , dès qu’il est satisfait donc qu’il a disparu, l’amour répare ces dégâts dévastateurs, dans une histoire qui est aussi ailleurs que dans le partage du plaisir sexuel temporel par fatalité physiologique.
Quant à l’amour qui est tressé avec le désir, dans bien des cas, il occupe le temps. Lacan toujours : « Le transfert, c’est le temps. »
L’amour veut retrouver sa part perdue, en fait son 1° objet d’amour, sa mère, alors que le désir veut retrouver un objet "a" perdu par la castration, ce qui est impossible dans les 2 cas. Mais l’amour peut combler, alors que le désir ne peut que renaître de ses cendres, sans cesse. Le désir pur débouche sur l’éloignement de la personne qui vous a fait jouir, qui a rempli sa fonction, vous faire jouir. Si vous ne l’aimez pas assez ou pas du tout, nous n’avez pas envie de rester avec elle, après. Et vous avez hâte de repartir vers votre « vraie vie », rejetant dans je ne sais quel statut d’irréalité ce qui c’est passé là, qui, en fait, est aussi votre vraie vie.
A suivre.