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Psychanalyse et animaux.

Le pur hait l'impur et l'aime secrètement.

5 Septembre 2011, 11:22am

Publié par Jo Benchetrit

Mais pourquoi les gens sont ils si prompts à voir chez un autre ce qu'ils croient haïr le plus?    Je rajoute ceci à cet article: http://psychanalyse-et-animaux.over-blog.com/article-un-film-indispensable-presume-coupable-de-dutroux-a-outreau-une-psychose-phonetique-83388461.html


 

   Je rajoute ceci sur mon blog:

Pourquoi en arrive-t-on  à lyncher des innocents, à les incarcérer avec brutalité, à les accuser de mille maux ?
L’éducation fait que  le ça des sujets est rejeté par leur Surmoi comme « çale », ce qui n’empêche  pas les pulsions du ça de vouloir se satisfaire. Ne pouvant le faire de manière directe, elles vont se faire jouir par le biais de l’Autre auxquels on s’identifiera après lui avoir attribué des capacités érotiques à la fois enviables et insupportables du fait de leur rejet par le Surmoi. Celui-ci a été jusqu’à   les placer  hors d’atteinte du moi conscient. C’est le refoulement. Ce refoulé fait retour à l’insu du sujet lyncheur et pur et trouve ainsi à satisfaire à la fois le ça par identification au supposé jouisseur et le Surmoi par le lynchage, le meurtre symbolique du coupable, ce qui procure aussi de la jouissance. La libido des sujets abstinents est bien là.  
Leur jouissance est alors plus ou moins consciente et sans  doute d’autant plus dangereuse qu’elle est  inconsciente !

Ainsi, par le refoulement, l’homme se croit pur. Mais ses pulsions peuvent continuer à se satisfaire et leur potentiel destructif s’exercera d’autant plus que le sujet veut voir le mal dans l’autre pour éviter un conflit entre son moi et son Surmoi. C’est à ça que sert le bouc émissaire : à pacifier le Surmoi tout en satisfaisant ses pulsions.
 Du coup, le pur est souvent plus impur ou au moins tout autant que l’impur qu’il combat. C’est en cela que le puritanisme est libidineux. Et dangereux, car à force de haïr ce qui, en soi est jouissant, on en vient à brûler des « sorcières », celles et ceux qui sont aux yeux aveuglés du sujet leur propre projection « çadiène ». Le mauvais objet que  l’on recrache, c’est en fait une partie de soi, son propre noyau.

Ce n'est pas pour rien que le nazisme est une société hygiéniste et qu'aux services d'hygiène se fomentent les millions de meurtres de rats et autres animaux. Les pauvres pigeons, parfaitement inoffensifs, symboles de paix, sont eux aussi chargés de tous les péchés du monde et génocidés. Et le fait qu'ils adorent l'amour tant physique  que sentimental  ne les sert en rien, car ils réveillent ainsi la libido de certains frustrés "purs".


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