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Psychanalyse et animaux.

Lettre en direct du camp de Dachau: revendication du vegetarisme par Edgar Kupfer-Koberwitz

16 Avril 2013, 08:40am

Publié par Jo Benchetrit

     Parole d'aficionado **, Xavier Klein, à qui j'ai envoyé la lettre d'Edgar Kupfer-Koberwitz * écrite au camp de Dachau :

"C’est passablement ignoble d’instrumentaliser la Shoah dans votre combat.
Mais qu’attendre d’autre de votre aveuglement fanatique?"
Faudrait donc faire un procès à Edgar Kupfer-Koberwitz pour délit  de lèse-Humanité par excès d'humanité lorsqu'il était prisonnier des nazis  à Dachau?? 
 Il ne s'agit en rien d'instrumentaliser le nazisme comme vous le faites à  loisir avec l'inventaire de ces lois d'ailleurs non appliquées en général  par les nazis, lois attrape-nigauds. Et il y a des erreurs car Wagner, comme Hitler d'ailleurs, n'était pas végétarien. Mais il aurait aimé l'être! 
N'oubliez pas que les nazis ont tué les animaux des juifs.
Et qu'à côté des hommes, le dr. Mengele avait des animaux à martyriser pour ses recherches  sadiques dignes de bien des chercheurs contemporains, dans la ligne des Jouvet et Laborit (science de l'agression, je vous laisse imaginer la cruauté de ses expériences).   
Mais ça vous embête qu'un homme  au coeur de la tourmente puisse avoir cette générosité dont vous me semblez bien loin, en tant qu'aficionado,  en tant de paix.   De plus, ne confondez pas les rôles. Menfin! Je ne fonctionne pas comme vous, par sophisme. il ne s'agit pas de dire: il a ecrit de Dachau, donc c'est vrai. mais de dire: certains hommes sont plus humains que d'autres. Preuve:    ils savent tirer parti de leur souffrance pour comprendre que loin de nous dédouaner de nos méfaits, elle nous donne un devoir supplémentaire. Elle dicte qu'il ne convient pas de l'imposer à un autre. La souffrance des hommes n'est en rien plus douloureuse que celles des autres animaux.  Et ce n'est pas sophisme fallacieux mais syllogisme à la logique imparable que de dire: 
faire souffrir est intolérable, 
la souffrance m' est insupportable, 
donc je ne dois pas faire souffrir.
Vos documents, à l'inverse,  visent à étoffer un dossier de mauvaise foi contre votre sentiment de culpabilité. Votre but est de revendiquer le droit de faire mal à partir d'un sophisme, qui plus est, tiré par les cheveux: "Les  nazis l'ont fait,  donc c'est mal." Comme ironise Cavanna à ce sujet: "ce n'est pas parce qu'Hitler se lavait les pieds que je vais garder les miens sales."Mais même si les nazis avaient vraiment défendu les animaux et la nature, ce qui est contestable à la lumière de faits réels, ça n'enlèverait  rien à la nécessité de le faire.Ce n'est pas de la faute des victimes si entre autres, il peut arriver que des connards les défendent et ça ne rend pas meilleurs leurs bourreaux, et moins atroces leurs souffrances, m'enfin! Doit-on dire dans cette logique que les prisonniers des camps nazis n'auraient pas dû être secourus puisque parmi leurs libérateurs se trouvait  Staline, l'autre monstre de l'époque, et que du coup, ils étaient persona non grata, voire condamnables?????
d'autre part, X.Klein dit au sujet d' Edgar Kupfer-Koberwitz: 
"Le symptôme de votre Monsieur Edgar Kupfer-Koberwitz était une hypersensibilité et une phobie à la consommation de viande"
Bon, là, vous étalez une certaine ignorance de ce qu'est un symptôme. Ignorance ou poudre aux yeux?
Un symptôme est, comme le dit Freud dans le Petit Hans, un déplacement. Ici, dans une phobie,  d'objet de peur ou d'horreur. 
Une phobie de la viande, ça existe et dans ce cas, ce n'est pas la responsabilité du sujet au sujet de la souffrance animale qui empêche le sujet d'en manger mais tout autre chose, comme celle de l'anthropophagie, voire du cadavre, du sang des règles et ou que sais je encore? Hitler a d'ailleurs développé une phobie de la viande rouge  après le suicide de sa nièce et maitresse, suicide dont il était responsable par sa perversion.  
Or nous ne sommes pas ici dans la phobie, du fait que cet homme développe tout un  discours cohérent sur ses motivations et ne parle en rien de la viande en terme de dégoût, bien au contraire. Relisez le.  Sa lettre est belle, riche,  et mérite de ne pas être survolée.
De toute évidence, il s'agit d'un choix éthique:

Pourquoi devrais-je faire du mal à d’autres créatures ou permettre qu’on leur en fasse ?

Un choix éthique signe la liberté d'un sujet par rapport à sa jouissance qu'il abandonne au profit du bien. C'est la castration pulsionnelle dont parle Dolto. 
C'est le choix de la civilisation.  Ce n'est donc pas un symptôme, bien au contraire. Le symptôme est jouissance des pulsions non castrées.
Ce choix du végétarisme d'Edgar Kupfer-Koberwitz est le choix le plus "normal" qui soit, de celui qui "ne cede pas sur son desir"(Lacan). . car le normal est ethique , si on abandonne l'idee que le normal est un pervers comme tout le monde.
Mon témoignage? J'aimais bien la viande, les oeufs et les laitages, ainsi que le poisson.
Sisisi. je n'ai aucune phobie alimentaire et je connais un tas de vegans qui, comme moi, ont fait le choix de n'en plus manger pour ne pas nuire à des innocents. les malades ne sont pas ceux que vous croyez pour mieux dormir, mais ceux qui empêchent toute evolution.. Et un hypersensible selon vos criteres, c'est le minimum exigible à un humain digne de ce nom. Il peut n'être qu'un sensible normal pour  l'ideal civilisationnel que tout un chacun devrait partager pour sa propre securité.
Selon mon expérience, s'isoler de la perception de l'autre au point de ne rien ressentir de sa souffrance, c'est assez inquietant, cliniquement.
Le psychopathe est sans compassion.  Je travaille sur ce theme: la barbarie comme symptôme de notre espèce narcissique.
Mon anti-humanisme? Oui, comme Lévi-Strauss, j'en constate avec desespoir les degats chaque jour.
Tiens, on vient de declarer espece disparue  le cougar, espece de puma dejà décimés aux USA... 
Le narcissisisme humain qu'est "l'humanisme exaspéré" (Levi-strauss) est très destructeur.

** Il s’agit de la lettre que le prisonnier Edgar Kupfer-Koberwitz a écrite à un ami alors qu’il se trouvait à Dachau à endurer toutes les atrocités et que la mort se saisissait des prisonniers du camp jour après jour.
 

"Cher ami,

 

Tu me demandes pourquoi je ne mange pas de viande et pour quelle raison j’agis de la sorte. Peut-être penses-tu que j’ai fait vœu de pénitence qui me prive de tous les plaisirs glorieux de manger de la viande. Tu penses aux steaks goûtus, aux poissons savoureux, aux jambons parfumés, aux sauces et autres mille merveilles qui font le délice des palais humains : pour sûr que tu te souviens de la délicatesse du poulet rôti.

Tu es surpris et tu demandes : Mais pourquoi ? Et pour quelle raison ?

Tu t’interroges avec une curiosité extrême et tu penses deviner la réponse.

Mais si moi, à présent, j’essaie de t’expliquer la véritable raison en une phrase concise, tu seras à nouveau surpris en découvrant combien tu es loin du véritable motif.

Ecoute : je refuse de manger des animaux, car je ne peux me nourrir de la souffrance et de la mort d’autres créatures.

Je refuse de le faire parce que j’ai tellement souffert que les souffrances des autres me renvoient à mes propres souffrances.

Je sais ce qu’est la félicité, et ce qu’est la persécution. Si personne ne me pourchasse, pourquoi devrais-je pourchasser les autres êtres ou m’arranger à ce qu’ils le soit ? Je sais ce qu’est la liberté et ce qu’est la captivité.

Je sais ce qu’est la protection et ce qu’est la souffrance.

Je sais ce qu’est le respect et ce que c’est que de tuer.

Si personne ne me veut du mal, pourquoi devrais-je faire du mal à d’autres créatures ou permettre qu’on leur en fasse ?

N’est-il pas naturel que je n’inflige pas à d’autres créatures ce que j’espère on ne m’infligera pas ? Ne serait-ce pas extrêmement injuste d’agir ainsi pour un motif physique superflu au détriment de la souffrance d’autrui et de la mort d’autrui ?

Ces créatures sont plus faibles et plus fragiles que moi. Peux-tu seulement imaginer qu’un homme doté de raison et de nobles sentiments veuille baser sur cette souffrance la revendication ou le droit de pouvoir abuser de plus faible et de plus petit que lui ? Ne crois-tu pas que ce soit précisément le devoir du plus grand, du plus fort, du supérieur que de protéger les créatures plus faibles au lieu de les persécuter et de les tuer ?

Je me souviens de l’époque horrible de l’Inquisition et je regrette devoir te dire que le temps des tribunaux contre les hérétiques n’est pas terminé, que jour après jour, les hommes cuisinent dans de l’eau bouillante d’autres créatures, qui ont été mises, impuissantes dans les mains de leurs bourreaux.

Débattant, souriant, proposant de grandes idées et faisant de beaux discours, l’Européen moyen commet chaque jour toute sorte d’atrocité, non parce qu’il y est contraint, mais parce qu’il le veut bien. Non pas, que la faculté de réflexion, la prise de conscience des choses horribles, lui fasse défaut. Oh ! Que non. Il ne veut pas se rendre à l’évidence, faute de quoi, il en serait molesté et dérangé dans ses plaisirs.

Je sais que les gens considèrent certains actes en relation avec la boucherie comme étant inévitables. Mais cela est-il vraiment nécessaire ? La thèse peut être contestée. Peut-être existe-t-il une sorte de nécessité pour ces personnes qui n’ont pas encore développé une pleine et consciente personnalité. Je ne leur fais pas de sermons, je t’écris à toi une lettre, je l’adresse à un individu responsable qui maîtrise de manière rationnelle ses pulsions, qui est conscient de ses actes, qui sait que la Cour Suprême est notre conscience et qu’il n’y a pas voie de recours.

Est-ce nécessaire qu’un homme responsable soit contraint de bouchoyer ?

Si tel était le cas, chaque individu devrait avoir le courage de le faire de ses propres mains. Ce n’est pas juste de payer autrui pour exécuter ce travail taché de sang alors que l’homme normal en serait horrifié et choqué.

Je pense que les hommes seront tués et torturés aussi longtemps que les animaux seront tués et torturés. Je pense qu’il y aura toujours des guerres, car l’éducation et le perfectionnement dans le fait de tuer doit être appliqué moralement et pratiquement sur des êtres faibles. Je pense que les prisons existeront tant que les animaux seront encagés. Car pour mettre les prisonniers en cage, il faut s’entraîner et se perfectionner moralement et pratiquement sur des êtres sans défense."

Une seule cause: les hommes. Ce n'est pas l'estime dans laquelle on tient une victime qui rend les hommes plus ou moins barbares, mais leur acte.
la 1° victime est un animal ecorché vif pour  sa fourrure, et encore vivant: pour les cols abominables qu'on voit partout. la derniere est un dog argentin maltraité et affamé. Echantillonnage loin d'etre exhaustif:

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Eternal Treblinka livre de Charles Patterson est dédié à la mémoire d'Isaac Bashevis Singer et c'est à ce dernier que Charles Patterson a emprunté la citation mise en exergue de son ouvrage :

 "En pensée, Herman prononça l'oraison funèbre de la souris qui avait partagé une partie de sa vie avec lui et qui, à cause de lui, avait quitté ce monde. « Que savent-ils, tous ces érudits, tous ces philosophes, tous les dirigeants de la planète, que savent-ils de quelqu'un comme toi ? Ils se sont persuadés que l'homme, l'espèce la plus pécheresse entre toutes, est au sommet de la création. Toutes les autres créatures furent créées uniquement pour lui procurer de la nourriture, des peaux, pour être martyrisées, exterminées. Pour ces créatures, tous les humains sont des nazis ; "Pour les animaux, la vie est un éternel Treblinka"  
le mail deX.KLein, gros fanatique de l'horreur des arenes,
Cf son blog, La Brega,où au passage il me diffame:
C’est d’ailleurs une pratique récurrente puisque vos congénères du PETA US ont eu pas mal d’ennuis Outre-Atlantique avec leurs campagnes d’affichage comparant l’élevage des poulets en batterie avec l’univers concentrationnaire.
 
Le symptôme de votre Monsieur Edgar Kupfer-Koberwitz était une hypersensibilité et une phobie à la consommation de viande soit! Le fait qu’il ait été déporté –ce que vous mettez en exergue- apporte t-il plus de crédit à ses propos? Auquel cas, l’immense majorité des carnivores qui le furent aussi plaideraient donc contre lui.
Par contre, de l’autre coté des barbelés, les sinistres hommes à tête de mort étaient eux, non par des mots mais par des actes, de zélés défenseurs de l’animalisme qui ont fait voter une série de lois qui constituèrent (et demeurent toujours)  la législation la plus en avance dans ce domaine.
Das Reichstierschutzgesetz 24 novembre 1933 (loi de protection animale)
Das Reichsjagdgesetz 3 juillet 1934, (loi de limitation de la chasse)
Reichsnaturschutzgesetz 1 juillet 1935 (loi de protection de la nature)
 
Peut-être ce cher Edgar a t-il pu croiser à Dachau, ce cuisinier condamné pour avoir prélevé des cuisses de grenouilles ou ce pêcheur pour avoir ébouillanté un homard par le tendre et délicat Herman GOERING (Kathleen Marquardt (1993). Animalscam: The Beastly Abuse of Human Rights.).
A moins que vous ne préfériez que l’on n’évoquât cette proportion très importante de la hiérarchie nazie qui s’adonnait au végétarisme dans la mouvance «völkisch»  de la Société Thulé, de son principal mentor Guido Von List, de Wilhelm von Polenz, de l’armanisme et surtout du culte mystico-végétarien mazdaznan: les Heinrich HIMMLER, Rudolf HESS, Alfred ROSENBERG, Magda GOEBBELS. On pourrait aussi citer le végétarisme germaniste de Richard WAGNER, l’idole du bon Adolf.
Tout cela, ce sont des faits, pas des mots.
Les faits produits par cet antihumanisme fondamental qui anime nombre d’animalistes par détestation du genre humain. Il me souvient d’un écrit  intitulé: «Homme pourri sadique: crève, salope!» qui illustre assez bien cette misanthropie fondamentale.
http://psychanalyse-et-animaux.over-blog.com/article-27948791.html
Xavier KLEIN
Comme j’aime bien citer mes sources:
«Hitler» Ian Kershaw
«The occult roots of Nazism: secret Aryan cults and their influence on Nazi» Nicholas Goodrick-Clarke
«Ecofascism: lessons from the German experience» Janet BIEHL, Peter STAUDENMAIER
 

 

Commenter cet article
F
<br /> Tout cela pour dire qu'il y a des personnes qui ont besoin de violence pour se sentir exister et des personnes qui ont besoin de douceur et d'empathie pour être.<br /> <br /> <br /> Dans quel camp choisissez-vous votre être ?<br /> <br /> <br /> Celui des violents ou celui des paisibles ?<br /> <br /> <br /> La question est là. On peut se passer de nombreuses violences.<br /> <br /> <br /> Alors , il reste l'attrait du pognon ?????????????????????<br />
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