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Psychanalyse et animaux.

On tue un enfant. Le père Noël est une ordure: il n'a pas empêché le geste du tueur d'enfants du Connecticut.

15 Décembre 2012, 10:14am

Publié par Jo Benchetrit


http://www.lepoint.fr/images/2012/12/15/adam-lanza-933387-jpg_780390.JPG

Le tueur americain en 2005. Adam Lanza. "si ce n'est toi, c'est donc ton frère." Bizarre en fait, dans une telle histoire, qu'on ait cru que le tueur était Ryan, son frère, dont i aurait porté le spapiers, celui qui a diagnostiqué son frere Adam  autiste. S'il le dit..."Le tireur présumé avait d'abord été identifié par les médias américains comme étant Ryan Lanza, 24 ans, le frère d'Adam, car ce sont les papiers d'identité de l'aîné qui ont été retrouvé sur le corps du tueur."

http://www.lepoint.fr/monde/fusillade-de-newtown-qui-est-adam-lanza-le-tueur-de-l-ecole-primaire-15-12-2012-1583755_24.php

  Le probleme est plus social. De quoi ce tueur est il le symptôme?

"Ce qui est forclos du symbolique réapparaît dans le réel." Lacan.

Dans la psychose, c'est le nom du père qui  est forclos.

"On tue un enfant"  est un fantasme décelé par Serge Leclaire.
C'est l'enfant mort symboliquement pour que nous puissions grandir. C'est donc le moi archaïque, cet enfant merveilleux du  narcissisme primaire quand nous étions dans les bras de notre mère, le véritable paradis perdu. C'est l'enfant du fantasme de toute-puissance, celui qui vous cloue à un âge régressé, celui dit par Leclaire et d'autres psy 
"l'enfant merveilleux" car aimé, admiré, désiré,jouissant sans interdit, dieu adoré des adultes, Narcisse him-self, sa majesté le bébé. C'est cet enfant que tout adulte doit tuer en lui,. A nous de faire le deuil du moi tout-puissant, qui est en realité  impuissant sous la coupe de  son Ça, lieu des pulsions.  

Abandonner la jouissance infantile sans la contrainte de l' interdit,  c'est ça devenir adulte. Y revenir, c'est le retour du refoulé, c'est plonger dans la barbarie.
http://nanojv.files.wordpress.com/2012/03/mohamed-merah-tueur-denfants2.jpg

La gueule hilare du tueur d'enfants Mohamed Merah que vous voyez là, c'est le reflet de ça, ce Narcisse qui se pense si beau et qui est si horrible et révulsant au niveau de sa jouissance indigne. Autant dire que le moi se confond là avec le ça, dans cette hideuse grimace qu'on n'a pas de mal à imaginer quand il tuait à tour de bras ceux qu'il avait decidé de haïr. 

C'est ce qui se voit dans le visage et le regard des aficionados, toujours si légers, rendus agréables et sociables par ce charme irresistible  de l'enfant du narcissisme primaire qui , chez eux, a fait retour  et s'est intallé par le biais du fascinant pervers, celui qui s'autorise ce qui est interdit, ce qui est mal. "Insoutenable légèreté de l'être"(très beau livre de Kundera). INTOLERABLE LEGERETÉ ETHIQUE.

LES BARBARES sont parfois PLAISANTS sans le poids que traînent ceux qui savent ce qu'est la responsabilité, la culpabilité, la souffrance d'autrui, ceux qui savent que l'homme pervers est une plaie, et qu'il est tout sauf adulte, tout sauf innocent. Enfin, tant quon ne les conteste pas car alors,ils sont méchants, car confrontés à leur effoyable vide, leur misère. AInsi nous sommes boien spuvent déçus de savoir certains afiocs, comme Arditti, Yves Calvi, pas mal de latroupe du Splendid, des gens   sympas, sans soucis...et pour cause qu'ils ont leur conscience tranquille comme celle dun bébé puisque dans le déni.

Mais il n'en reste pas moins que chez nous tous, ceux qui passent la limite, ceux qui transgressent, nous attirent. En effet, le mal attire, puisqu' il est précisément ce qui est désiré,  comme l'illustre par exemple l'attrait de l'histoire de Dracula. Bataille dit que la jouissance c'est la transgression. Et de la bouche d'un amateur de barbarie, puisque aficionado, on peut lui faire confiance: ce pervers savait de quoi il parlait.

La croyance en soi et en son charme irrésistible est la preuve que ces êtres ne savent pas lâcher leur jouir pour entrer dans  l'ère douloureuse mais constructrice du désir non assouvi et interdit s'il nuit à d'autres que soi. Et , en échange, une joie profonde, née au sein du desespoir de l'echec face au tsunami de la vilenie humaine, celle du devoir accompli,celle, sereine, qu'ont ressenti les justes. 


 On n'a pas encore la bobine recebnte du tueur américain, ADam lanza. Il est plutot Adam Lanza...Attendons. On l'imagine, à partir de ce qui est dit sur lui, moins expansif, moins heureux de lui que Merah, mais aussi certain  d'avoir raison, que ses revendications sont justes, que sa haine etait méritée, sa punition des autres d'inspiration d'obédience quasi- divine. Des barbares en toute innocence. 


Le tueur avait peut être un sentiment de jalousie car sa maman le « trompait » avec  d’autres enfants ? Elle  ne pourra plus s’en occuper, en tous cas, puisqu'il l’ a tuée, elle d'abord. Et pour être certain que même si elle revenait, il n’y aurait plus d’enfants, il a  tué ses élèves. On ne prend jamais assez de précaution.

 

Le fait est que sa  tuerie soulève le problème  de la liberté de posséder des armes aux USA.
Les anti-armes aux USA perdent, même si des milliers de personnes sont massacrés par des dingues chaque année. Force est de déplorer que, comme en France contre le foie gras, la fourrure, les corridas sanglantes et perverses, la vivisection représentée par le gluant Téléthon, les cirques  avec animaux,  être contre le lobby des armes aux USA est  un combat perdu d’avance. La bêtise et la cruauté sont les 2 mamelles de l’humanité.
La pulsion  de mort, partout, est plus forte que la raison et que le cœur.

En admettant que ce garçon ait été autiste comme le dit son frère, la société est responsable  de permettre la possession des armes apparemment par n’importe qui, même si il y aurait des restrictions, dont les problèmes mentaux graves.

Et pendant ce temps-là, hélas, les rodéos crèvent des animaux, les barbares abattoirs industriels de Ford battent leur plein, et, hélas, aucun « dingue » ne va se défouler là où il y a de vrais salauds plutôt que contre d’ encore innocents petits qui ont râté tous leurs Noël  et ceux de leurs ex-futurs enfants. 

 

Pourquoi la Pulsion de mort marche-t-elle si bien dans un monde où l'amour de la vie est proclamé  sur tous le modes, y compris celui de la haine de la  vieillesse?

L'homme est pris entre desir de jouir comme l'enfant merveilleux mais barbare et murir donc se savoir mortel pour être viable et vivable.

 C'est pourtant l'enfant narcisse qui gagne avec l'aval de la loi, bien souvent. Pourquoi les états s'y plient-ils?
Mais  parce que le désir monstrueux est plus fort que celui de construire et de vivre!

Peutêtre pourriez vous vous dire...

Vous êtes tous complices de ce qui est sur terre. Formule mélancolique mais ô combien véridique.
Alors, au lieu de pleurer des larmes de Tartuffe, que chacun s'insurge une bonne fois contre sa propre cruauté. Et puisque Noël arrive, boycottez les lieux et produits de Thanathos, comme les cirques avec animaux et autres choses produits de la  terreur humaine.
Foie gras, viande,lait, oeufs etc.
Le jour où le mot "respectons les vivants" sera notre mot d'ordre, ça ira déjà mieux.

Mais oui, je sais, je vous vois sourire. Vous vous dites que n'y êtes pour rien. Vous devriez vous demander si, au fond, vous n'êtes pas vous aussi des barbares en toute innocence. Les plats des fêtes de nouvel an et de Noël en témoignent pourtant, regorgeant d'animaux torturés.

NON? Ben, excusez moi, mais je fais mon boulot: la mission de la psychanalyse est de retrouver le Réel masqué par nos affects et blablas.

Ceux qui défendent les animaux des griffes vampiriques de l’enfant merveilleux du narcissisme humain savent que c’est d’autant plus difficile qu’il s’agit de se mêler de quelque chose d’intime : la jouissance de chacun. Dans le champ du rapport aux bêtes, l’enfant merveilleux du narcissisme peut jouir là sans limite à causes des lois perverses faites sur mesure pour le monstre en soi. Nous, car je m’inclus en tant que psychanalyste dans ce combat,  demandons aux hommes de renoncer à leur jouissance primaire, de la transformer, de la sublimer. C’est cette renonciation, le meurtre symbolique de l’enfant merveilleux du narcissisme en soi. C’est aussi bien  ce qu’on nomme la castration symbolique.

C'est par cette issue que le symptôme  cesse de harceler le sujet et ceux qui pourraient être sa victime.

Le rôle de la cure est de tuer cet enfant où le patient a régressé et qui le rend malheureux , lui d'abord, non sans affecter ses proches et d'autres. Le symptôme est trans-individuel.
A défaut de tuer cet enfant de manière symbolique, les tueurs d'enfants les tuent de manière réelle. "Ce qui est forclos du symbolique réapparaît dans le réel." Lacan. Et j'irai jusqu'à dire que les tueurs d'animaux sont des tueurs d'enfants. Abraham n'en est-il pas la preuve? 

Le père de la civilisation monothéiste qui est la nôtre est présenté comme ayant pu admettre comme normale une demande de Dieu de tuer son 1° né, eu après bien des efforts... Cette terrifiante demande (finalement fausse, une sorte de test pour mesurer l'amour, la foi, ou la crédulité au choix)vise à montrer l'abjection des sacrifices qui étaient usuels à l'époque.

Mais l'homme est incurable, et, bien que Dieu ne le lui aie pas demandé, il a tué ensuite un pauvre bélier qui passait par là, croyant sans doute que Dieu voulait du sang là où il demandait une preuve d'amour en lui faisant accepter le sacrifice d'Isaac, et en retour, dieu a montré son amour pour Abraham, en  refusant ce sacrifice. "Je te demande de refuser ce que je t'offre, parce que ce n'est pas ça". Lacan.

Jouissance, quand tu nous tiens... C'est sur cet état régressif que notre espèce s'est installée avec des lois qui nous protègent les uns des autres, mais pour l'enfant permanent que la culture nous impose d'être, il y a peu d'espoir de devenir vraiment non nuisible.

Tant que tuer un boeuf sera considéré comme moins grave que de tuer les mêmes que soi, je crains que cette injonction ne nous pervertissent à jamais et que les Merah et autres tueurs aient de beaux  "jouirs" devant eux. Car en effet, il s'agit bien de notre ennemi intime, le difficilement dépassable narcissisme. Les mêmes que soi qui m'aiment assez pour ne point me tuer sont, du coup, les plus dangereux si la paranoïa, comble du narcissisme, s'en mêle! 

Oui, paradoxe, c'est la meilleure façon  pour se mettre en danger,et aboutir à ce qui est aujourd'hui deploré:le meurtre des autres, vécus soit comme différents soit comme trop comme soi, donc rivaux et à tuer aussi.
Fermer la porte à son narcissisme, à son amour exclusif  de soi , c'est triste par certains côtés, mais n'est-ce pas au final ouvrir la porte vers le monde, vers la vie de tous les possibles, sauf celui qui nous renvoie à nous retrouver dans l'antichambre, piège aux illusions et à la haine, derrière la porte de la barbarie, perversion de chaque pore dit polymorphe?

Fermer la porte de ce qui nous rend barbare, n'est-ce pas le rêve poursuivi depuis longtemps par les hommes dits de bonne volonté? Il est temps de s'interroger sur leur échec qui est aussi le nôtre.

Sophocle (né il y a plus de 2000ans en 495 avant JC) disait déjà:"Bêtise est bien souvent soeur de cruauté".

Pourquoi s'étonner alors que l'homme le plus intelligent devienne simplement idiot quand il jouit cruellement?

Ceux qui croient que le devoir de mémoire suffit à ce que "plus jamais ça"oublie que le devoir de réfléchir doit y être associé.

C'est dans cette mouvance que je m'inscris.  Après ce qui a eu lieu, il me semble clair que

le devoir de tout civilisé est de faire en sorte de trouver comment le rester. Mine de rien, je crois que c'est très difficile mais encore plus, je cois surtout qu'il faut trouver comment le DEVENIR,civilisé. Je pense que le rapport hors loi  aux bêtes nous en eloigne. A vous de me prouver que je me trompe...

 Le concet de "banalité du mal" d'Hannah Arendt doit désidéaliser le diable.Il n'est pas plus interessant que le banal rond de cuir grisâtre Eichmann   ayant occupé une grande place dans l'execution et même la conception de la solution finale.
 

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