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Psychanalyse et animaux.

Commentaires sur le blog de Pierre Assouline.

2 Décembre 2007, 14:22pm

Publié par Jo Benchetrit

  1. Les fidèles de ce blog savent que je ne suis pas soupconnable de complaisance envers le personnage, mais un Rubicon est franchi dans cet avilissement, d’autant qu’il se manifeste du haut d’un magistère au sein d’une fabrique à élites. La dernière fois dans ce pays qu’on a ainsi comparé des hommes à des rats, c’était, voyons, en 1942 dans un documentaire de propagande sur le péril juif. “P.Assouline


    OUI, en effet. Mais cependant est-ce la bonne façon d’en finir avec le racisme si on considère comme légitime le “raTisme?”

    Eh bien, voyez vous, ça me fait penser à quelqu’un qui voudrait vider une baignoire en laissant grand ouvert le robinet!!! L’inondation raciste ne peut sécher avec du ratisme. Bien au contraire. tant qu’on méconnaîtra l’autre vivant sensible qu’est l’animal, en l’occurrence ici le rat, il sera avilissant d’être comparé à un rat, et alors tout sur nous sera permis, comme sur ces pauvres rongeurs inoffensifs.
    En effet le rat est l’étalon-or de l’être à haïr, l’être à trahir. Si il fait consensus contre lui au point que dans le monde entier il n’ait plus qu’un refuge immonde, nos égouts pleins de ce qui nous répugne et qui est pourtant NOTRE production polluante, et pas la leur, c’est bien parce qu’il est volontairement méconnu. je ne chercherai pas ici à expliquer pourquoi, si vous ne l’avez pas encore deviné.
    Ces pauvres êtres traqués et persecutés ont de par le monde un seul lieu, un monastère en inde, où ils sont non seulement admis en plein air et en plein jour, mais aimés, sont “chez eux “(tiens! comme les juifs en Israël!)grâce à une croyance : ils seraient la réincarnation d’enfants disparus. Tuer un rat serait donc tuer un de ces enfants…
    Là, les rats d’égout ne sont pas gris, sont de chaudes couleurs, chatain roux, et leur poil brillant au soleil est très beau.
    Comme disait Giraudoux dans la chanson de Tessa :”Si chose aimée est toujours belle, si la beauté est éternelle, on ne saurait que bien aimer.”
    il serait bon de réhabiliter les rats pour eux déjà et pour nous.
    ET de rehabiliter l’animalité afin que plus jamais nul appelé d’un nom d’oiseau ne soit mis hors du parapluie de la loi dans la zone qui, actuellement est de non-droit, celle où l’on a confiné les bêtes, au prétexte qu’être homme, c’est être irresponsable dès lors que sa victime est d’une autre espèce que la sienne, autosacralisée.
    C’est donc cette autosacralisation méprisante envers l’animalité qui met en danger, non seulement tous les autres animaux mais l’homme lui-même. Ce que résume ainsi Levi-strauss :
    “Je serai pessimiste tant que l’homme sera d’un humanisme exaspéré.”(à Guillaume Durand lors d’un entretien où Durand n’a évidemment rien compris et surtout pas ça, pourtant au coeur de notre problème, celui de notre avenir. )
    Dire qu’être comparé à un rat est avilissant est s’identifier à l’agresseur. Il n’avilit que celui qui pense que le rat est un être qui, de facto est, d’être méprisé, méprisable.
    Or celui qui méprise un être a priori innocent de son être et de sa naissance et aussi sot que d’être fier de ce que la naissance nous a offert.

    C’est bien pour cela que les hommes doivent combattre le ratisme, espécisme générateur de tous les ostracismes. Si ce n’est par cette “naturelle” compassion qui devrait être ressenti pas l’humain qui se flatte d’avoir comme propre du sens moral(et pourtant!), du moins interêt pour sa propre survie et securité.
    Au lieu de hurler avec son agresseur: “mort aux rats”, dire que l’on se sent flatté d’être ainsi surnommé car les rats sont des animaux parmi les plus intelligents, entre autres vertus.
    A la manière de Gainsbourg, nous préférons le mot juif à celui d’israélite. Lui disait même qu’il fallait réhabiliter le mot youpin…pour que ce ne soit plus jamais une injure mortelle…

    Je rajoute qu’il ne faut pas oublier les “ratons” en Algerie.
    Ce qui a donné lieu à des ratonnades. Ce n’est jamais bon d’être comparé à un rat.
    Décidément, j’ai bien fait de passer ici ce soir. On avait besoin de mes éclaircissements, loooool.
    ET vous devriez avoir observé ceci: il n’est de massacres sans qu’aucun nom d’animal ne soit donné aux victimes pour désinhiber et lever le tabou de nuire à l’autre homme. Si on respectait les animaux, ce ne serait donc pas le sésame du pire. C’est ce que veut dire Lévi-Strauss et que je dis.
    Jo
  2. Rédigé par: jo benchetrit | le 02 décembre 2007 à 01:47
  3. Salubre intervention Jo! Plutôt d’accord Pluto! Mais je n’irai pas jusqu’à dire que les rats sont inoffensifs… Je suis votre théorie mais à condition que l’on se munisse de greffiers zélés et vigilants (et aussi qu’on cesse surtout de balancer nos détritus n’importe où). Et quand je dis greffiers zélés et vigilants je ne parle pas du chat de MàC dont le seul patronyme en dit long sur la chance qu’il a dans une de ses sept vies!

    Rédigé par: odradek | le 02 décembre 2007 à 02:01
  4.  
  5. Merci du compliment, Odradek. Je serai plus précise:
    Les rats ne sont pas dangereux sauf peut-être si affamés, ils mordaient vu l’état où nous les avons mis dans leur vie de fugitifs.
    Affamés, diffamés, comme les pigeons–ces magnifiques et courageux oiseaux, prêts à parcourir des km, y compris dans le bruit et la toxicité irritante et mortelle des gaz brûlants, comme lors des guerres où ils peuvent sauver des milliers “d’humains” comme on ose dire encore… pour retrouver leurs amours, hommes ou autres pigeons– les rats persécutés sont parfois porteurs d’une puce malade de la peste et n’en sont en rien plus coupables que lorsque vous attrapez un virus. Savez vous que sans rat notre sacro-sainte espèce serait menacée par la dite peste?
    Ces puces se poseraient alors sur qui?
    On a calculé la nécessité de 1 ou 2 rats par habitant.
    Sinon, je connais une espèce prétentieuse qui ne ménage pas ses efforts pour nuire aux autres mais qui, dans le même mouvement, croyant se servir, nuit à elle-même.
    Devinez qui?
    l’espèce de Sarko. Barnier, qui, en tant que ministre de l’environnement avait autorisé la cruelle chasse à l’arc, récidive en allongeant, dans la foulée de la poudre aux yeux des accords de Grenelle, en allongeant les périodes de chasse jusqu’à et y compris la saison des amours.
    Ainsi, les chasseurs pourront se défouler jusqu’à empêcher toute reproduction et s’en fichent du fait que 70% de leurs proies sont issues d’élevages.
    La vie sauvage n’est plus qu’un conglomérat de domestiques abandonnés et de sauvages pas encore tués, qui, lorsqu’ils se marient (si on leur en donne la chance)font au sens du code rural des petits domestiques, qui sont des infirmes incapables de pourvoir à leurs besoins..
    Non, Sarkozi n’est pas un rat, mais de ce point de vue, il ne me semble pas inoffensif, lui, pas plus que l’homme en general.

    Anecdote: C’est Alain Badiou, en 70 je crois, qui nous avait entraînés dans l’occupation des locaux de l’éducation surveillée, avec comme slogan: “Nous sommes tous en éducation surveillée.” du fait des pb de Judith MIller à propos du diplôme de philo à Vincennes, qui ne fut plus reconnu du fait qu’elle avait dit qu’on y offrait les UV(ce qui était vrai, lol!!!).
    Avouez que c’est pas malin, ce choix de lieu, car c’était bien gardé et nos amis CRS nous y ont “gentiment” cueillis!!!
    Je suis sûre qu’un rat y aurait réfléchi à 2 fois avant de s’engager dans une telle entreprise.

    Je rajoute que le département de philo de Normal Sup risque de devenir un repère d’humanistes auto-satisfaits sans pensée (pléonasme?).
    Il suffit de lire et d’entendre leur directeur, Francis Wolff. Selon moi, son dernier livre est une caricature du croire-penser au service d’une jouissance préoedipienne donc perverse! Que Badiou joue encore à idéaliser le communisme et en banalise en effet par “litote” , Pierre, ses fautes, en est l’illustration. Je crois que n’avoir pas été maoïste, ni au PC et avoir vécu Mai 68, vous donne plus de chance d’avoir une pensée politique cohérente. Mais j’en reste là, car “il ne faut jamais se battre sur le même terrain que l’ennemi.” Mao. Lol.
  6. Rédigé par: jo benchetrit | le 02 décembre 2007 à 12:46
  7. Jo,
    merci pour ces éclairages complémentaires & très instructifs. Il est vrai qu’entre “Comme des poissons etc.” et “Je vide la nasse blah blah”, cette longue marche n’épargne pas nos amis les bêtes. Bonne journée.

    Rédigé par: odradek | le 02 décembre 2007 à 14:28
  8. Le pire à mes yeux c’est quand on trouve
    ça scandaleux–et cette phrase est très fréquente, employée de manière obcène quand on sait l’ignominie qui est le lot des animaux sous notre coupe et à nul autre traitement humain comparable si ce n’est à ce qui fut fait par les nazis et autres genocidaires–:
    “Etre traité comme du bétail ”
    parce que ça veut dire que ça, c’est normal:
    maltraiter le bétail.
    D’ailleurs, ce qui ressort de nos observations c’est que l’on ne maltraite jamais que des bêtes, car les hommes à elles assimilées ne sont pas des hommes aux yeux de leurs tortionnaires.
    Puissent les passants qui tombent sur ce comm (mais sur 500 comm, ce serait étonnant, dingue ce succès, Pierre!) savoir en tirer enseignement.
    Bon, j’arrête avant de me faire virer pour ce que ce n’est pas tant que ça: hors sujet.

    Rédigé par: jo | le 02 décembre 2007 à 16:03
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J
Certes, ma Grenouille, mais bon, dans l'ensemble c'est pas le pied chez les rats
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G
Cet été, je me suis retrouvée nez à nez avec un petit rat, dans la rue, à Clermont-Ferrand, qui bordait le jardin des Plantes. Il était tout mignon mais il a eu peur de moi (!)...Il a traversé la rue à toute vitesse pour se réfugier dans les égoûts, mais heureusement il n'y avait pas de voiture...C'était une rencontre tout à fait amusante mais tellement rapide que je n'ai pas eu le temps de sortir mon apn. J'en rencontre quelquefois au bord de la rivière, mais ils sont vraiment très sauvages ! Ils ont bien raison.La baby sitter de mon fils avait aussi un rat et elle le portait sur son épaule, il y a de cela quelques années. Je crois savoir qu'il y a des gens qui les aiment...Tout n'est pas perdu !
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