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Psychanalyse et animaux.

pourquoi parler de Lacan? Mais la question est: peut-on s'en passer?

30 Juillet 2006, 16:50pm

Publié par Jo benchetrit

Pour ceux qui s'étonneraient de me voir parfois citer Lacan, je réponds que oui, on peut s'en passer mais alors, on risque de raisonner faux.

En le citant ou pas, je suis reconnaissante à Lacan de m'avoir ouvert des chemins que lui-même  a tracés sans avoir visiblement trop d'espoir que ça soit capté au vol.
Moi, je prends ce qui m'arrange, et ce n'est pas ce qui est le plus connu de Lacan...car mon oreille était attentive à d'autre chose que la majorité. Qu'y puis-je?
 Voir donc plus bas ce que je réponds à l' ami qui m'a envoyé ce mail:

"Vu ton texte sur l'interview  de Casas.
Mais la cible reste la corrida et son prêche  culturel et prétentieux.
Pas le stalinisme.(D'autres s'en chargent).
 
Je n'ai toujours pas d'explication au fait que ceux qui se piquent de psychanalyse sont plus souvent du côté des aficionados que des critiques.
 
Peut-être parce qu'à part toi, il n'existe rien dans la psychanalyse qui témoigne d'un peu d'intérêt pour la condition animale.
 
Et si tu pouvais cesser de me citer Lacan, en dehors de la psychanalyse, à propos de tout et n'importe quoi!  (Dans les années 60, on m'a fait le même coup avec Marx...)
Toujours des références à ceux qui ne s'y collent pas!"
 
D.
 Cher D,
Il y a chez Lacan des choses que tu ne soupçonnerais pas tant elles sont pro-animales.
Le savait-il lui même assez?
Je ne sais.
Mais il a dit des choses que j'ai entendues de lui à son seminaire :
_Darwin n'a pas rendu service aux animaux en les mettant l'homme au sommet de sa pyramide des espèces. Ce n'est pas   mieux pour eux que la religion.
Ou encore:
_C'est une catastrophe pour un animal dès qu'il est nommé. (Il pensait aux éléphants dont on parlait déjà comme en voie d'extinction à l'époque.)
 
Peu de choses, sans doute, mais il a aussi dit de ci de là que le fait de parler,  d'être dans le symbolique n'était pas un plus pour les hommes et qu'il n'y avait pas en faire une gloire, un propre positif.
Inutile de te dire que les lacaniens sont aussi cons que les autres, qu'ils ont omis d'entendre ça et pontifient sur notre superiorité puisque nous parlons. oui, ils oublient aussi que la parole n'est pas   toute du langage symbolique et que la parole est aussi  animale..
Ils font du symbolique un phallus, une marque de pouvoir, alors qu'il est effet du manque, effet de castration.C'est à croire que tout homme n'a de cesse de perdre ce symbolique dont il est fier, donc de perdre sa pensée, son désir, sa vie en un mot, pour jouir jusqu'à ce que mort s'en suive.
De même que nul n'avait  retenu ce que retient enfin E. de Fontenay, pas sans contradiction  par ailleurs, chez les quelques auteurs de l'antiquité à nos jours de Montaigne à Lévi-Strauss, en passant par Hugo, qui ont parlé des animaux de manière cohérente à nos yeux.
La psychanalyse n'est pas à garder pour le divan,exclusivement. Elle est selon moi et Freud je pense, une façon de voir le réel du monde, de le déduire des apparences. C'est un instrument d'analyse dont il serait dommage de se passer. Sinon, je n'ai pas grand chose à apporter!
Il y a des tas de gens compétents qui parlent très bien, et des sites de défense fleurissent avec des infos et des discours assez bien, ma foi, pour que je puisse reprendre mon inactivité normale!

 Mais rassurons nous, je ne suis pas seule, je viens de découvrir qu'il y a une pédopsychiâtre, Marine Nadeaux, qui est comme moi intéressée par l'application de la psychanalyse au rapport des hommes aux bêtes.
 
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