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Psychanalyse et animaux.

civilisés ET barbares. Si, c'est possible!

2 Juillet 2005, 22:00pm

Publié par Jo benchetrit

La barbarie se camoufle en civilisation, se confond aux yeux de tous les hommes avec elle, et alimente clandestinement ce qu'il faut donc se résigner à considérer comme étant la maladie de l'humain : la barbarie. Celle-ci n'est pas comme on l'imagine en général, accidentelle, mais bien plutôt un mode de vie. C'est même un mode d'être, la structure de notre espèce.  C'est, en un mot, un symptôme propre à l'humain et qui le caractérise. Contrairement à ce qu'on débat habituellement, l'humain n'est ni bon ni mauvais au départ. Il n'y a pas de nature humaine. Ce qu'il est, c'est de l'ordre de l'acquis. Il devient ce qu'il est sous l'influence de ce qui se passe. Et ce qui se passe, c'est aussi ce qu'il fait. On rejoint ici l'existentialisme qui dit en gros que c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Disons pour illustrer mon propos que c'est le symptôme de celui qui forge, le fait d'être forgeron.

C'est donc en commettant des actes barbares sans que rien ne vienne le stopper que l'homme en tant qu'espèce est devenu barbare. Aussi, la barbarie n'est pas le fond de l'humain mais un effet. Mais à présent, il l'est vraiment. C'est sur une page blanche qu'il a écrit son destin en se faisant de cette sorte de structure. Et cette structure psychique, quelle est-elle ? Et bien, vu le moment où elle bloque le sujet, il s'agit du symptôme pervers. Comme je le disais, l'homme a vu que rien ne venait l'arrêter et qu'il pouvait nuire en toute impunité, alors, pourquoi se gêner ? pensa-t-il.

Mais, me direz-vous avec justesse, "les lois sont là pour mettre des limites. Ça ne tient pas debout, cette affirmation." Et bien, si, parfaitement, et pour une raison précise : la zone dans laquelle les hommes ont décidé de placer leurs actions envers les (autres) animaux est une zone de non- droit. C'est ainsi que l'espèce humaine s'est fabriquée, en s'opposant au reste des vivants sensibles ce qui n'est pas négligeable, malgré ce qu'on en dit ordinairement. Ni marginal, ni anecdotique, le champ du rapport de l'homme aux (autres) animaux est fondateur et forme la structure-même de l'espèce des primates Homos Sapiens Sapiens.  Et on vient de voir que ce champ exclut le droit, c'est-à-dire se situe hors de la limitation des actes par les lois.

 

Tout cela, je suppose que je vous le révèle et pourtant ce n'était pas difficile à trouver ! Pour tout être neutre, la barbarie de nos civilisations serait évidente. Mais peu d'entre nous arrivent à se trouver dans la disposition idéale pour juger du monde. Englués dans nos convictions, sans voir que parfois elles sont délirantes, nous ne sommes pas toujours capables de percevoir l'essentiel.

Les préjugés "pré-pensés" par notre moi qui veut tout sauf avoir à se remettre en question, ni à reconsidérer son opinion sur ses parents ou leurs substituts idéalisés, sont autant de résistances au savoir. Les croyances prennent toute la place, même chez ceux qui s'imaginent athées. Bien souvent ceux-ci croient plus ou moins en Dieu et presque toujours en l'homme fait Dieu.

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