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Psychanalyse et animaux.

Le Gange, fleuve de vie ou de mort? Paysage à visiter...de loin.

6 Avril 2007, 09:46am

Publié par Jo benchetrit

Vous avez dit nuisibles?
Parlant des autres espèces, les nuisibles sont en priorité ceux qui gênent les hommes, soit en leur faisant concurrence dans l'eau, soit en mangeant leurs semis, soit même en étant considérés comme de trop, comme nos amis diffamés, merveilleux, mais haïs, les pigeons des villes.
Mais en réalité qui, est nuisible?
A l'heure où le 1/4 des espèces est sur le point de mourir, pas d'un coup de baguette magique mais dans d'atroces souffrances, et ce, de notre faute, nous continuons à massacrer des animaux innocents...Ainsi nous assassinons les pigeons...Ainsi nous sommes les seuls prédateurs à tuer sans nécessité vitale. Ainsi nous sommes incontestablement les pires des animaux, les fauves les plus abjectes, les sauvages les moins civilisés de la Nature...Ben oui,.
C'est ai si que le Gange est devenu un fleuve de toxines, interdisant toute vie...Le gange pris par les hommes de ses rives comme un fleuve sacré, le voilà massacré, massacrant , fleuve de mort.
Extrait du site du Journal quotidien "Le Monde" :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-892285@51-890544,0.html


Narora, petite ville située au bord du Gange, il y a un rituel que les pèlerins n'osent plus accomplir. "Je préfère porter l'eau du fleuve à mon visage et la laisser couler le long de mes bras plutôt que la boire", explique l'un d'eux. D'après les textes sacrés hindous, boire l'eau du Gange est censé purifier le corps et l'esprit. Aujourd'hui, elle empoisonne. "A certains endroits du fleuve, les buffles sont interdits de baignade et les enfants ont l'interdiction de jouer avec l'eau du fleuve pour éviter les problèmes dermatologiques", ajoute Vidya Moni, chargée de la protection de l'écosystème chez WWF.

Aux cadavres de buffles et aux cendres humaines charriés depuis toujours par le Gange sont venus s'ajouter les déchets toxiques déversés par les usines. Des tanneries, des usines de sucre et de transformation de métaux jalonnent les berges du fleuve. Certains jours, les villageois voient passer des nappes rouges et brunes à la surface de l'eau. "Le Gange n'en peut plus", se lamente Shri Anand Singh, ancien maire du village de Karnawas.

La pollution est d'autant plus dangereuse et visible que le débit du fleuve se réduit de jour en jour. En amont de Narora, trois canaux ont été creusés pour irriguer les champs de la région et alimenter en eau une centrale nucléaire. L'eau, en provenance de l'Himalaya, est aussi de plus en plus rare car les glaciers de la chaîne montagneuse diminuent sous l'effet du réchauffement climatique. L'Inde ne publie aucune statistique sur le débit du Gange pour éviter les querelles avec son voisin, le Bangladesh, situé tout au bout du fleuve, long de plus de 2 500 kilomètres. "Les ingénieurs se contentent de mesurer le taux d'oxygène contenu dans l'eau", explique Sandeep Behera, chargé du programme de conservation du Gange chez WWF.


DISPARITION DES DAUPHINS

Le Gange a donc commencé à faire ses premières victimes. Ces 25 dernières années, 30 % des espèces aquatiques ont disparu. D'autres sont en voie de disparition. Parmi elles, une espèce inquiète particulièrement les habitants de Narora : les dauphins. "Mais pas n'importe lesquels, s'exclame Shyam Mohan, chargé de la conservation des dauphins chez WWF, ce sont les dauphins messagers des dieux."

D'après la légende, le Gange a coulé du chignon du dieu Shiva sur Terre, "blanc comme le lait", avec les dauphins comme indicateurs de la pureté du fleuve. Il n'y a plus aujourd'hui que
1 800 dauphins, contre 6 000 il y a dix ans "car ils évoluent dans des eaux profondes, or celles-ci sont de plus en plus rares dans cette partie du Gange", explique Tawqir Bashir, un étudiant qui réalise une thèse sur le sujet.

Il y a dix ans, Sandeep Behra prend conscience du danger. "Il était inconcevable d'aligner des chiffres et des statistiques devant des villageois qui, pour la plupart, ne savent ni lire, ni écrire", se rappelle Sandeep Behra. Dans cette région très croyante, les brahmanes, religieux hindous, détiennent l'autorité. Sandeep Behra est allé rendre visite à chacun d'entre eux pour les convaincre de sensibiliser la population aux menaces qui pèsent sur le fleuve. Les textes sacrés ont été mis à contribution pour protéger l'écosystème du Gange.
"Le succès a été total, témoigne le brahmane Kerilesh Kumar Vedic. Même les pêcheurs ont arrêté leur activité et sont devenus végétariens." La plupart d'entre eux, aidés par le gouvernement, se sont reconvertis dans la production de mangues. Quant aux agriculteurs, ils ont réduit l'utilisation de pesticides. Le Gange est redevenu la "mère" et les poissons sont redevenus des dieux.

Kerilesh Kumar Vedic ne veut pas s'arrêter là. Il faut encore convaincre les industriels, même s'il doute que les textes sacrés puissent changer leurs méthodes de production.

Bientôt, il leur rendra visite avec, dans la poche de sa longue tunique blanche, un petit texte griffonné à l'encre bleue, composé des vers en sanskrit recopiés des Upanishads, textes sacrés hindous. Puis il leur lira à voix haute : "Le Gange a le pouvoir de nous laver de nos péchés et de mener chacune des générations futures à la délivrance. Le Gange nous sauvera pour les siècles à venir."

Julien Bouissou
Article paru dans l'édition du 06.04.07
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