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Psychanalyse et animaux.

INRA suite. Filmer pour dénoncer l'horreur, quelle méthode choisir? "Shoah" ou "Nuit et Brouillard" ?

13 Janvier 2008, 10:28am

Publié par Jo Benchetrit

"Shoah" ou "Nuit  et Brouillard" ?

Dans le débat  entre ceux qui disent qu'il ne faut pas montrer et ceux qui disent que montrer c'est informer, c'est faire ressentir, je dirais que Shoah n'a pu transmettre un savoir sur ce qui fut vécu
sans doute que parce que notre imaginaire était déjà ensemencé par le déjà vu de "Nuit et Brouillard" . Est-ce  que ce que  nous avions vu dans  ce film n'a pas  permis un accès au Réel, ne serait-ce qu'en montrant des piles de petites chaussures dans les camps de la mort? A condition que l'image comme la métaphore ne finisse par s'user, je pense que les 2 sont nécessaires .
Il n'est pas simple de convoquer notre imaginaire pour reconstituer ce qui s'est passé en en faisant un objet mental.


Il faut bien dire que les vêtements volés aux personnes dénudées avant "la douche" sont très évocateurs peut-être encore plus que les empilements de cadavres.

Un cadavre décharné, nu, offert à la vue comme cette chose qu'il fut pour l'obcenité nazie, chose gênante, terrifiante, trace d'un crime que l'assassin voulait comme nous (se) cacher au plus vite, ne suscite pas la même compassion que les chaussures qui nous évoquent des images d'enfants   jouant et riant pacifiquement et qu'on a  ravis brutalement à leur mère et à leur insouciance pour plonger dans l'enfer  de cette souffrance que nul, sinon des psychopathes criminels pervers,  ne peut imaginer vouloir qu'on l'impose dans le réel à un enfant.
C'est--à-dire autre part que dans un fantasme pervers dont le névrosé lamda n'est pas coupable.


Mais les hommes ont des défenses et s'habituent à l'horreur et peuvent finir par ne plus la voir, comme cela se passe avec les atrocités faites aux animaux. Comme cela est arrivé aux polonais qui vivaient près du ghetto ou des camps et qui, dans Shoah, ont même  parfois pu apprécier qu'on les débarrasse de ceux qu'ils vivaient traditionnelement comme des "en-trop".


Suite de mes réflexions après la projection d'hier à la Villette " Des cochons et des hommes" de Bruno Thomé, dans le cadre de l'exposition "Bêtes et Hommes" , on peut dire que le réalisateur Thomé fait avec "bonheur" la synthèse entre les 2 méthodes. D'une part, il nous montre, qui est proprement insupportable tant  ce qu'il transmet là est affreux. D'autre part, son style d'interview ne peut pas ne pas évoquer le Shoah de Lanzman, par ses longs plans sur le visage de la tortionnaire en chef, la caméra guettant une émotion, trouvant quelque chose comme un sourire intérieur, une jouissance inconnue de la femme bourreau ( merci la sensibilité féminine, rions!) de l'AGRI bien-être(SIC).
Sous un sigle digne de "la liberté par le travail", (pour les béotiens cette
cynique annonce  forgée sur la grille du camp de la mort attendait les prisonniers otages des nazis à leur arrivée à Auschwitz ),  "l'AGRI bien-être" (de l'INRA) est un camp de torture .

Tandis que nous  sommes mis largement à l'épreuve si nous sommes "humains" comme je le suis,  espérant lire sur le jeune et pas laid, ni beau visage (un visage sans âme est un visage sans visage) du bourreau femelle  en chef auquel obéissent sans état d'âme (ont-ils une âme?) les 2 exécutants, esperant désespérement une émotion compassionnelle qui n'y vient pas pour qu'elle fasse arrêter ça, longue attente vaine  tandis que se fait torturer sur ses ordres un cochonnet pleurant comme un bébé humain. Bébé qu'il est et qui a mal d'une douleur intolérable et d'une terreur complète, entre les mains des 2 bourreaux qui le maintiennent cruellement en ayant poasser une ferraille autour de sa machoire supérieure qui doit le blesser, durant de longues minutes avant qu'arrive une seringue destiéne sans doute à l'injection qui stresse encore plus ou à à une prise de sang, les plans évitent presque tout le temps les exécutants et la petite victime suppliciée qui tente de se dégager, en vain, des mains sans scrupules qui empêchent toute  fuite.

Dans le film, on peut voir côté jardin paisible, chez elle sans doute,  une jeune et pleine de douceur philosophe de la mouvance antispéciste, Florence Burgat,  qui est payée par cette institution, une des  plus contestable de France, l'INRA, la pire, puisque c'est d'elle que viennent les perfectionnements de la rentabilité de l'élevage industriel, de la reification aveugle des vivants donc l'INRA enterre notre HUMANITE.

Or, sous l' influence de ce haut lieu de la science appliquée, les élevages concentrationnaires , sont, selon mme Porchet de l'INRA également,  de plus en plus "inhumains". Qui s'en étonnerait?
La demande mondiale et locale est de plus en plus grande, les consommateurs de plus en plus radins, donc les élevages sont de plus en plus impitoyables et réifiants, malgré le concept de bien-être revendiqué par les mêmes consommateurs. Elle   dit qu'en 2001 il y avait encore des infirmeries dans les élevages alors qu'à présent, en 2008, il n'y en a plus, et que la bête boiteuse sera abattue immédiatement.

Cet élevage et les abattoirs ne sont, on le sait, que basé sur le profit d'où l'animal étudié à l'INRA par des vétérinaires absolument sadiques et aussi peu soucieux de lui que le sont les médecins tortionnaires pour les hommes de notre histoire , est exclu en tant que personne sensible, consciente et souffrante et est réifié.

Cet élevage industriel est programmé minutieusement et avec une froideur qui réveille en moi la certitude que chaque homme abrite son barbare interne qui ne demande qu'à épanouir, comme il s'est épanoui dans le nazisme, qui est, comme on le sait, la 1° grande extermination humaine scientifiquement programmée.

 Cette extermination qui suivit l'apparition des 1° élevages industriels, nécessita rassemblement, transports, puis abattage de masse. Sachez que dans le film de Lanzman, Shoah, le chef du  camp d'extermination Auschwitz se vante auprès de Lanzman de sa rentabilité: il allait jusqu'à gazer, (il preferait dire "traiter") assure-t-il, "dans les bons jours",18.000 personnes(Les nazis  prenaient des termes comme  mannequin ou marionnette, poupée, enfin un terme destiné à  chosifier) par jour. Il disait ça avec les yeux brillants de fierté du bon gestionnaire de sa société, expliquant froidement à quel point c'était une prouesse.
Même fierté chez les éleveurs industriels qui exportent de plus en plus dans les  pays dits émergeants (qui s'immergent dans la même boue pulsionnelle que nous), et pressurisent ainsi de plus en plus cruellement leurs animaux esclaves sous les bons conseils de l'INRA et de ses chercheurs vétérinaires aux dents aussi longues qu'eux.

La demande augmente mais tel l'infatigable Sisyphe, la mouvance anti-spéciste continuera avec les autres justes à s'opposer aux criminels.
Puisse ce modeste battement d'aile de papillon arriver à destination pour que nous ayons
enfin tous  conscience de la nécessité vitale de foudroyer la dérive perverse de notre humanité rendue indigne par sa mégalomanie égocentrique.
Help pour eux.  Help pour nous, car au final, je pense, nous aussi serons incapables de vivre dans un monde sans aucune humanité.

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Pourquoi Florence Burgat à l'INRA? Supputations.

13 Janvier 2008, 10:03am

Publié par Jo Benchetrit



Je me dis que cette machine se paie une philosophe qui va contre son idéologie. Bizarre, non?
Elle me  semble bien impuissante à faire changer les choses. Alors pourquoi est-elle là, sinon pour l'image de l'INRA qui a  accepté une femme que je pense anti-spéciste et dans quel but, sinon celui de faire poids contre ceux qui diront que cette INRA de malheur manque d'éthique puisque cette philosophe est en elle même une réflexion sur l'Ethique, il n'y a qu'à lire ses textes ?

Isolée, semble-t-il, dans cette institution crée  pour aider les agriculteurs à avoir des industries rentables. Selon Jocelyne Porcher, chargée de recherches à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) SAD-APT, sur la relation de travail entre éleveurs et animaux, les usines à viande sont de pire en pire. Seule la rentabilité  règne sous les bons conseils de l'INRA.
Mais il est vrai que je ne connais pas le pb, et j'espère qu'elle y restera, ne serait-ce que comme l' oeil qui, dans la tombe, titille Cain.
Je viens d'écouter la fin de l'émission juive et toute l'émission protestante "Café Biblique" et j'ai trouvé ces gens intelligents. ça m'a fait du bien; Chez les 1° on y apprend que le droit des femmes dans le Talmud est privilégié par rapport au sort des hommes!!!
Dans le 2° on étudie le 1° psaume de l'ancien testament qui dit quelque chose comme : Bonheur pour le juste. Le bon est  comparé à un arbre enraciné dans sa rigueur morale, abreuvé à l'eau pure et abondante(de ses idéaux, ici la Thora, mais pour nous, l'éthique du rapport à l'Autre), ce qui portera ses fruits. On ne peut pas bouger un arbre. ("we don't be moved" disent les révolutionnaires americains des femmes aux noirs.)
Cet arbre, je pense,  n'a qu'une apparence d'immobilité puisque ce 1° psaume nous promet d'avoir un chemin qui mène quelque part si nous sommes justement arrimés par  notre devoir.
Vous pouvez visionner cette émission "optimiste" sur le site de France 2 pendant une semaine et il me semble encourageant  pour nous qui souffrons de notre impuissance à sauver les petits martyrs, en dehors de toute considération religieuse.
Ce point d'ancrage s'oppose à l'errance des fétus de paille qui volent au vent et se croient libres, ces non dupes de notre lucidité, qui, eux, continuent à n'aller nulle part au grée de la jouissance de leur épicurisme mal compris.
Ça rejoint ce que dit Camus: Il faut imaginer Sisyphe heureux".
Bon, j'avoue que c'est dur de se dire heureux avec cette omniprésence du malheur...
Chaque juste est seul parmi ceux que le psaume appelleraient selon la traduction empruntée par l'émission   "les méchants" et nommés "les criminels" par celle de Chouraqui*, et vous verrez que le théologien note avec justesse que le bon est au singulier et les méchants au pluriel.
Oui, nous sommes au singulier mais nous sommes ensemble, grâce au Dieu Internet, lol.
De même, on peut dire que Burgat, comme la stagiaire en éthologie écoeurée par ce qui se passe à l'AGRI bien-être, soit "seule parmi les criminels".
"Je crois en l'intelligence qui finit par pénétrer" dit A. Jacquard. Espérons. et continuons. Anyway, nous ne pourrions pas abandonner même si nous le décidions.

*Le 1° psaume traduit par Chouraqui à la langue inimitable dans une traduction qui est à la fois littérale et poétique:
"1 En marche, l'homme qui ne va pas au conseil des criminels, ne s'arrête pas sur la route des fauteurs, n'habite pas l'habitat des railleurs,
2 mais a son désir dans la tora de IHVH-Adonaï et murmure sa tora jour et nuit.
3 Il est comme un arbre transplanté sur des canaux d'eaux, qui donne son fruit en son temps. Son feuillage ne fane pas, tout ce qu'il fait triomphe.
4 Pas ainsi des criminels, ils sont comme la glume que cingle un souffle.
5 Aussi, les criminels ne se lèveront pas au jugement, ni les fauteurs dans la communauté des justes.
6 Oui, IHVH-Adonaï pénètre la route des justes. La route des criminels perd."


C'est pour cela que la voix de Florence Burgat, notre voix à nous qui avons fait choix de combattre la barbarie jusqu'en notre coeur, a sa place à  l'INRA.
Pourtant il faut bien admettre que sa présence doit être à visée publicitaire.
afck_fckanti

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Le scandale de l'AGRI, unité de recherche de l'INRA sur le bien-être animal

12 Janvier 2008, 18:44pm

Publié par Jo Benchetrit

Annonce du film:
projection du *film* "Des cochons (et des hommes)" - De l'objectivation
scientifique de leur *bien*-*être* et autres petits concepts, de Bruno
Thomé, *...*

J'y suis allée assez confiante, pour ce film à la Villette, persuadée que l'on allait voir plutôt des animaux heureux que des animaux comme dans les usines à viande. Que nenni. C'est tout pareil, à ceci près qu'en plus, des expériences abominables y sont faites.

Voir de manière continue  ce film me fut impossible, j'ai dû sortir à qq reprises.. J'ai un penchant très faible pour les tortures, comme vous vous en doutez. Donc, je vous résume ce qui se passe, à partir de ce que j'ai pu en comprendre, et ensuite grâce au débat, ça c'est un peu éclairé:
A l'INRA, on crée une unité de recherche, l'AGRI, pour rassurer les consommateurs  dans le but de donner un label "bien-être" qui fera vendre.

OK?Mais ces ignares veulent justifier de leurs émoluments en faisant des choses stupides, inutiles et douloureuses.
Tout comme Mengele, les expériences de stress sont menées afin de voir ce qui va se passer quand ils sont malades, ou mis dans des conditions si dures qu'ils essaient de s'entretuer.

Les scientifiques qui font de protocoles d'expériences basées sur le stress sont, eux, fort decontractés.. La chercheuse que nous avons vue , en rigolant sur son vélo, a amené le cinéaste  en disant: gaiement  "des animaux  stressés? Vous allez en voir plein."

En effet, les cochonnets tout juste sevrés subissent 2 sortes de stress: physique et psychiques.

On leur injecte des drogues inflammatoires pour que leur corps soit douloureux, qu'ils aient de la fièvre et pendant 12 h, ils vomissent ,se tordent de douleur. Pour couronner le tout on leur fait des prises de sang mais on nous explique que c'est très dur à faire et ce jour-là, que la moitié est morte de prises de sang mal faites. On se demande quelle "charcuterie"   se fut pour tuer avec une prise de sang.
De toutes les manières, en général, après, ils sont tués et brulés dans le four de l'inra ou envoyé à l'équarrissage si qq chose de leur corps, os, gras ou peau, peut   être utilisé. Mais si ce que l'on a injecté est trop toxique  et donc serait dangereux pour l'homme ensuite, c'est le four crématoire.. Tiens donc, ça ne vous évoque rien?



Mais quel cynisme!!!
Le cinéaste dénonce parfaitement cette terrible imposture.
 Qui aurait imaginé une telle  perversion, au nom de recherche soit-disant sur le bien-être???
C'était très bien, et courageux.
 Le cineaste est un biologiste éthologiste qui se pose à juste titre contre les physiologistes
mais il dit au débat que le végétarisme n'est pas la solution!!
j'ai parlé de mon végétalisme. Quelqu'un parla ensuite de végétalisme "primitif"!!
Mais je n'avais plus le micro, ni assez envie de m'exprimer.

Au débat, il y avait l'éleveuse/ publicitaire dont j'ai oublié le nom
qui vient faire son cinéma sur son" amour" pour ses 350 truies et 22 000
cochonnets auxquels elle est attentive, of course! elle te ferait croire
qu'elle en connaitrait les noms et qu'elle les couve tous--une ville de
20.000 habitants à couver, quel boulot! et qui est payée par son
syndicat pour faire la communication des eleveurs(selon Johanne de la
PMAF). C'est elle qui était contre Méryl et Alice de PETA à une arène de France. Alice qui avait mission de pârler des elevages l'avait rétamée.
Je l'ai mouchée, mais bon, elle s'en fout car c'est un robot lénifiant rabâcheur qui refera son n° à l'identique alleurs..
Mme Porchet   : très bien sur et contre l'elevage industriel, est pour sa part
pour l'élevage à l'ancienne.
Pas d'accord avec moi pour dénoncer
tout l'élevage, elle a même l'audace de dire ceci: "l'élevage c'est un
travail ensemble, les animaux et leurs éleveurs. L'élevage vous elève!!!"
C'est qd même le seul boulot dont la rétribution est la mort.

Quand je lui ai parlé d'esclavage et pas de contrat de travail entre
êtres libres, elle a dit "pas d'accord"...mais incapable d'argumenter

elle m'a invité à la lire puis à en
discuter plus tard avec elle.

Comme si un livre pouvait me convaincre de la veracité de cette association entre êtres heureux de travailler ensemble, quand les uns gardent prisonniers les autres aux fins de les faire assassiner!!!Dingue, ce que les gens aiment à se donner d'eux une belle image.
Mais je n'imaginais pas que j'allais voir ça et j'en suis
malade.
C'est trop dur.
Que dire sinon:"Pourquoi?
" comme dit le tableau anti-corrida de Thierry Héli
*Vous qui écrivez contre les expé hors de France, ne croyez vous pas que
nous devrions d'urgence nous rebeller contre l'INRA et cette hypocrite
unité de recherche?*
 
Cependant, je me demande si on continuerait à manger de la viande si on savait ce que ces bébés endurent pour que l'assiette de nos consommateurs se remplissent de leurs cadavres suppliciés mais maquillés en objets anodins.


 

A nous de savoir si nous ne devons pas à notre tour lutter pour que ce département disparaisse ou au moins soit surveillé par la SPA ou autre car là, seul le ministère de l'agriculture les chapeaute et ils y font ce qu'ils veulent.
La sacro-sainte liberté des scientifiques est avec celle des artistes une plaie quand leurs objets  sont vivants et sensibles.
Il faut oeuvrer pour que cela cesse.
 

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La barbarie, Sarkozy, la civilisation et moi!

11 Janvier 2008, 06:54am

Publié par Jo Benchetrit

Il y a un  plus garnd potentiel revolutionnaire dnas ce que j'ai envie d'appeler les mémères à chienchien que dans tous les marxistes reunis.

Sarkozy lance un grand débat national sur la civilisation…je prends la balle au bond. Finkielkraut et d'autres, hier 10.1.2008, sur la 5 à C dans l’air, en ont fait autant mais en omettant un paramètre essentiel, un "paradigme perdu"(titre d’un livre d’Edgar Morin remis en selle par Sarko et qui y désignait la nature), e rapport aux animaux et à l’animalité des hommes. Or ce rapport est celui qui fonde l'humanité comme telle, dite civilisée depuis que l'agri-culture a pris la place de la simple prédation et de la cueillette des espèces végétales sauvages.

Donc depuis que l'homme a cru que la nature devait être mise en esclavage par lui en étant d'hommestiquée. Mais surtout depuis qu’il a renié sa propre animalité en se faisant créateur de vie, par sa confiscation à son profit de la sexualité des animaux pour voler les fruits de leur procréation faite jusque là pour perpétuer leurs espèces.

Ce fut la porte ouverte au pire qui aboutit d’une part aux élevages industriels et d’autre part aux camps de la mort nazis. 

C‘est ainsi qu’en reniant son animalité, l’homme perdait en même temps son humanité avant même sans doute d’en avoir conçu le concept.


Il dit: "La politique de civilisation doit répondre aux questions : comment "remettre  l'homme au cœur de la politique", "réhumaniser la société", "mettre le changement indispensable au service de l'homme" ?"

  Il y a plusieurs façons d’entendre un signifiant. C’est ce qui en fait sa complexité, et qui prête au malentendu.. Ainsi, même s’il n’est pas pareil de dire «  la civilisation doit s’opposer à  la barbarie » que de dire « la civilisation occidentale doit s’opposer à la barbarie des autres », on a encore du mal à ne pas percevoir la 2° quand on entend la 1°.

Puis il y eut la révélation du 20 ° siècle, à savoir ce que d’aucun appellent l’holocauste, disons le grand génocide des juifs et de quelques autres dans la foulée de la haine. Et là, l’occident ne put plus se leurrer sur lui-même. Pourtant cette grande déception, il eût pu se l’éviter s’il avait observé ce qu’il faisait avec les (autres) animaux. Car alors, nulle illusion n’aurait été possible, ni sur  la civilisation occidentale, ni sur celles des autres.

Mais au sujet de ce rapport aux (autres) animaux, aucun doute ne l’effleura. En effet, un solide narcissisme, appelé en l’occurrence humanisme, lui a donné de tous temps et dans tous lieux la conviction que seul l’être humain était digne de protection contre ses pulsions destructrices. Pourtant, de notoriété publique, l‘humanisme est le dernier rempart contre la barbarie.
Là, encore 2 façons de comprendre ça. Soit on en reste à l’humanisme comme défense et illustration de l’espèce humaine--et alors on ne protégera que les hommes --soit on en vient à la valeur morale contenue dans le mot humanité. Ce n’est pas pareil, en effet de dire : « tel individu est humain  car il s’oppose à la barbarie  en défendant les valeurs humaines» que de croire qu’il suffit de naître de l’espèce dite humaine pour avoir de la valeur.

En effet si l’occident croyait avoir plus de valeur que les autres civilisations à qui il déniait d’en être,des civilisations, il ne savait pas n’avoir, en réalité pas à prétendre en avoir plus que les autres, puisque son rapport aux (autres) animaux ne valaient guère mieux.
Ce qui ne signifie pas qu’on ne puisse comparer les civilisations de ce point de vue fondamental puisque fondateur de la dite humanité, qui en manque furieusement, d’humanité, à l’égard des (autres) animaux et de tout ceux de sa propre espèce qu’elle assimile à eux, et ce qui ne manque pas de piquant, au nom même de la barbarie attribuée à ces autres, barbarie qu’elle nomme en l’occasion…bestialité. Or nous ne pouvons pas ignorer que cette bestialité est propre aux hommes prioritairement, les (autres) animaux pour leur part ne goûtant pas particulièrement la méchanceté gratuite.


Les (autres) animaux sont très majoritairement utilitaristes et c’est sans cruauté que les carnivores  seront contraints à chasser pour manger et pas pour frimer auprès des copains en accumulant des trophées d’animaux bien souvent non comestibles d’ailleurs.

Selon ce qu’on peut en observer chez les bêtes sauvages, les domestiques devant être étudiés d’une autre manière, vue leur dépendance à notre espèce, et d’autres effets pervers, la cruauté en tant que la souffrance intentionnellement et gratuitement  imposée à l’autre semble fort rare, voire inexistante. Quelques  observations semblent plaider pour de la cruauté chez certains, comme les orques pendant qu’ils chassent. Peut-être, cependant, y a-t-il un sens à tout cela, sens qui nous échappe encore, et qui n’a rien à voir avec la jouissance humaine?


Reste à savoir le statut des pulsions chez les animaux. Ordinairement on pense que seule l’espèce humaine a des pulsions partielles. Les animaux auraient, eux, des instincts.
Sans doute. Enfin, je n'ose m'avancer, car on dit tant de sottises sur les autres animaux que je ne veux pas risquer de devoir me dédire à la prochaine découverte scientifique.

L’instinct est au service de la vie. C’est ce qui permet  aux individus de subsister, ainsi que leurs espèces. Les pulsions partielles sont soumises à la pulsion de mort. Mais le fait que la reproduction sexuée ait introduit la mort dans le règne animal-- la reproduction par parthénogenèse rendant immortels les individus -- on peut penser que la pulsion de mort soit apparue ainsi. C’est du moins la thèse de Lacan.

En conclusion, je dirais que l’humanité n’est humaine qu’avec les personnes qu’elle perçoit comme elle, de son espèce à  elle, ce qui, convenons-en, est le comble de l’aveuglement narcissique. Ce qui fait que si la civilisation est bien ce qui s’oppose à la barbarie, elle est partout suffisamment fondée sur la barbarie envers les animaux pour qu’on ne puisse dire que nulle part elle existe vraiment.

Lorsque Gandhi affirme que « le degré de civilisation d’une société se mesure à la façon dont elle traite les animaux » il indique le chemin le plus pertinent pour entendre ce dont il s’agit : la civilisation n’est pas acquise. Elle se gagne sans arrêt sur la tentation de barbarie tout en se prétendant humain ce qui, du fait que le  rapport des hommes aux animaux ne lui est pas extérieure mais la noyaute en son sein même, ça la rend impuissante à s’imposer de manière permanente. Pourquoi ? Mais parce que ce rapport --rapport qui fonde l’humanité comme espèce propriètaire prioritaire--se situe dans le rejet des hommes de leur  propre animalité. Or cette espèce narcissiquement organisée ne reconnaît comme devant être protégée de sa barbarie que ses semblables, à savoir ceux qu’elle reconnaît comme son image, qu’elle va jusqu’à imaginer comme image sacrée, ce qui se reconnaît dans l’expression : l’homme est à l’image de Dieu…C’est dire dans quelle estime l’homme se tient !


Avec Dieu, cette improbable construction idéale de l’humain, celui-ci se sent au dessus du panier de ce qu’il appelle en l’occasion s’il est chrétien, la sainte création.

Mais malheur à cette sainte création si elle n’est pas  estampillée humaine, car elle se retrouve alors hors identification et donc, vue que l’estime que se porte Narcisse est exclusive, exposée au pire en l’homme. Dans ce sens, l’humanisme comme amour et respect de notre espèce pour elle-même, est très dangereux car du coup son rapport aux autres est glorieusement affirmé  comme éthique d’être hors éthique !


Dire que l’homme est prioritaire sur les autres, dire qu’il est propriétaire de la planète et même parfois de l’univers…La Lune n’est-elle pas classée patrimoine de l’humanité ?...c’est dire que la civilisation s’arrête au différent de soi. Ce qui mène à la fatalité  suivante : la barbarie est l’invitée permanente à la table des civilisés, et pas du tout perçue pour ce qu’elle est.

On sait la triste fin de Narcisse, mort noyé dans son image.

D'ailleurs, ce qui le caractérise, c'est son aveuglement à tout  de  qui n'est pas son image. "Et nul, sinon Echo, ne répond à sa voix",(V.Hugo) Echo,  femme idéale pour un Narcisse  
qui s'attachera à une potiche passive aimante et admirative dans l'ombre de son homme, ne sachant que répéter ce qu'il dit n'est donc pas "autre" au sens propre, mais le miroir embellissant où il se mire. Cet aveuglement se retrouve partout, à chaque instant et est même à la base de notre "civilisation" dont le réel est la barbarie.
Le hasard me fait tomber sur cet article du Monde. ( Critique du livre
LA ROUTE (THE ROAD) de Cormac McCarthy.)
Voici donc une illustration fort à-propos de ce que je dénonce comme pernicieux dans le DISCOURS humaniste et civilisé COURANT:

"  être un homme par opposition aux bêtes, un "gentil" par opposition aux "méchants" ..."

Voilà, le maudit mot dit: La civilisation s'opposerait non à l'homme(être sacré) mais à la bête en l'homme!!!
Des  gens cultivés  faisaient partie  des bourreaux nazis ou de leurs complices.
Ça pose une question:
Est-ce que la culture est suffisante pour lutter contre la barbarie? ceux qui me lisent savent que je pense que non. Seule la pensée le pourrait. La culture n'est  pas une garantie de pensée. Les bons sentiments affichés non plus.


Le serpent se mord la queue! Comment faire comprendre que tant qu'on continuera à (ne pas) raisonner ainsi, on ne pourra pas aller de l'avant dans la marche VERS la civilisation??????
Mettre  l'homme au centre de tout comme le demande l'humaniste banal, en l'occurrence ici, Sarkozy, c'est répéter encore et toujours ce qui fait la barbarie de notre humanité, à savoir son anthropocentrisme destructeur et suicidaire, et en fait le kamikaze aveugle que l'on sait.
Si, en effet, l'économique doit se mettre au service de "l'humain", ce n'est  pas en tant qu'espèce humaine mais en tant que ce qu'il y a de meilleur sur terre du point de vue moral.
Je le redis, l'humain n'est pas ce qui caractérise le mieux l'être humain!!!
Ambiguïté pas par hasard du signifiant, à la hauteur de l'auto-surestimation narcissique de notre espèce.

Je rajoute ceci laissé sur le blog de P Assouline au sujet des autodafés de bibliothèques dans nos banlieues.

Brûler des livres, c’est mal.
Mais les lire de travers ou les utiliser pour défendre l’inverse de ce qu’ils dénoncent, c’est peut-être pire. Je viens de découvrir un blog qui utilise le nom d”‘Arendt pour défendre des gens aussi immondes qu’Henri Laborit, ce bourreau de laboratoire poudre aux yeux grand fermés des gens y compris de gôche caviar comme Resnais. Resnais a protesté dans Muriel contre la torture…mais en a fait dans mon oncle d’Amerique sous les yeux des gens qui, avec lui la dénonçaient mais sans savoir ce qu ils voyaient: des rats traqués, stressés, électrocutés et ce, des semaines et des mois durant. Combien en moururent? Ils ne le dirent pas.

  1. Arendt et un aficionado!!!
    Vraiment le blog en question dont je ne mettrai pas de lien me plonge dans l’enfer du réel humain..

    Un aficionado, Michel del Castillo, qui dit exactement ce que je ressens quand à la télé j’aperçois une corrida:
    “Ce que Hannah Arendt décrit, analyse, démontre, ma raison le comprend, mais une part de moi le refuse. Tel celui qui se penche au-dessus d’un gouffre immense, je recule, je me cramponne. Je n’arrive pas à me résigner.”

    Le rapport entre Arendt et la corrida, vous ne le voyez vraiment pas plus que ce qui se passe avec le bourreau Laborit.
    !?
    La banalité du mal c’est quand on ne voit pas la barbarie tant elle est ideologiquement socialement admise comme bien. Le déni, ça s’appelle et comme on est le monde du déni humaniste anthropocentrique, on ne voit pas ce que nous faisons est ce que nous croyons haïr.
    PEUR que jamais nous ne nous en sortions, de l’ère de la non pensée.
    Livres brûlés ou pas, preuve que la pensée fait peur…A quoi sert de penser si on ne pense pas quand ça s’impose, pour detecter et éviter la barbarie?



 

 

 

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"Pour les animaux c'est l'éternel Treblinka". I.B.Singer. Livre de Paterson, Eternal TReblinka, traduit en français.

6 Janvier 2008, 16:05pm

Publié par Jo Benchetrit

Le livre de l'historien Charles Patterson, Éternel Treblinka : Notre Traitement des Animaux et l'Holocauste, est sorti le 3 janvier (aux éditions Calmann-Lévy). Il s'agit d'un livre important sur la condition animale.
Si vous voulez en savoir plus voici
et ceci.
et cela:
 http://www.excellenteditor.com/

 

Je vous fais suivre ci-dessous la traduction d'un entretien avec  Charles Patterson, ( http://www.veganimal.info/article.php3?id_article=484)

       

=============================================


> Charles Patterson , historien social et auteur du livre "Éternel Treblinka : Notre traitement des animaux et l'Holocauste", a accepté de répondre aux questions de l'équipe du site VegAnimal.info.

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L'entretien a été réalisé en octobre 2005 - Traduction par Isabelle Rineau
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> Charles Patterson, pourriez-vous présenter votre livre "Éternel Treblinka : Notre traitement des animaux et l'Holocauste" au public francophone ?
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> La thèse de mon livre est que l'exploitation et le massacre des animaux est l'oppression centrale et originelle, à partir de laquelle toutes les autres oppressions découlent. La cruauté et l'injustice envers les animaux se retrouve inévitablement chez les humains.
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> Isaac Bashevis Singer, écrivain yiddish détenteur du prix Nobel est à l'origine du titre de mon livre, qui lui est dédié. Il fut le premier auteur moderne qui ait vraiment utilisé le terme holocauste pour décrire l'exploitation et le massacre des animaux. Il a écrit : "Par rapport à eux, tous les humains sont des nazis. Pour les animaux c'est l'éternel Treblinka." (Treblinka était un camp de la mort nazi au nord de Varsovie.)
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> Le livre examine les racines communes de l'oppression animale et de l'oppression humaine et les similarités entre la façon dont les nazis traitaient leurs victimes et la façon dont la société moderne traite les animaux qu'elle massacre pour la nourriture. La dernière partie du livre fait le portrait de défenseurs d'animaux juifs et allemands d'un bord et de l'autre de l'Holocauste, parmi lesquels Isaac Bashevis Singer lui-même.

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De nombreuses personnalités internationales dans le milieu associatif, politique, intellectuel etc., ont réagi à votre livre (1) et l'on suppose que des lecteurs issus du grand public ont dû également vous contacter pour vous donner leur impression.

Quels sont les commentaires qui vous ont le plus touché ?
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> J'ai été surtout touché par les commentaires et les critiques des gens qui ont reconnu l'importance et l'originalité de mon livre.

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Par exemple, le journal israélien Maariv a écrit : "Le défi moral posé par Eternel Treblinka en fait un livre indispensable pour celui qui cherche à explorer la leçon universelle de l'Holocauste" et la très respectée Midwest Book Review (US) a décrit le livre comme étant "captivant, controversé, iconoclaste... vivement recommandé... une contribution unique."
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Dr Jane Goodall, célèbre dans le monde entier, a dit de mon livre qu'il "contribuera énormément à corriger les traitements épouvantables que les êtres humains ont infligé aux animaux à travers l'histoire. Je vous recommande vivement de lire ce livre et de bien réfléchir au message important qu'il contient".


> Le magazine new-yorkais Satya écrivit, "Il y a les bons livres... divertissants, utiles, éducatifs ; les livres excellents... dont le message révèle une vérité fondamentale encore inconnue ou ignorée ; et il y a les livres importants... qui peuvent sauver des vies et réduire la souffrance : Eternel Treblinka est les trois à la fois ".

 

Helen Weaver, l'auteur de The Daisy Sutra est peut-être la personne qui m'a le mieux compris : "Il est rare qu'une oeuvre d'un tel savoir jaillisse d'un c¦ur compatissant au service d'une cause noble et nécessaire. Tous les ingrédients de votre thèse - le fait que l'oppression des animaux serve de modèle à toutes les autres formes d'oppression - sont à la disposition des gens capables de penser depuis des générations, mais il ne manquait plus que vous pour les rassembler."
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> J'ai eu droit à des ronchonnements de la part de certains critiques juifs et autres qui n'avaient évidemment pas lu mon livre mais en rejetaient le titre ou le concept en lui-même, mais en général, la réaction juive m'a beaucoup encouragé.
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> Deux exemples :

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National Jewish Post & Opinion : "Eternel Treblinka devrait figurer sur toutes les listes de livres à lire absolument pour une citoyenneté avisée en raison du caractère complet et captivant de l'histoire de vie et de mort qu'il raconte."
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Martyrdom and Resistance (publication sur l'Holocauste) : "Important et opportun... écrit avec beaucoup d'émotion et de compassion... j' espère qu' Eternel Treblinka sera lu par beaucoup de monde."
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The Freethinker (RU) a dit qu'Eternel Treblinka "captive comme un roman à suspens" et j'aime beaucoup la réaction du Dr. Karen Davis, présidente de United Poultry Concerns (US) qui a dit de mon livre qu'il "promet d'être l'un des livres les plus influents du 21ème siècle". J'espère qu'elle a raison et pour l'instant tout porte à y croire.
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Votre livre, commenté par beaucoup de lecteurs comme étant "une grande contribution à l'humanité", a déjà été publié dans plusieurs langues européennes comme l'Italien, l'Allemand, le Tchèque, le Polonais, le Croate mais toujours pas en Français.
> Comment expliquez-vous que la France - le pays des droits de l'Homme - soit en retard par rapport à ses voisins allemands et italiens ?
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> Je ne doute pas que, sous peu, un éditeur français courageux et prévoyant se présentera. Eternel Treblinka ne sera pas tout de suite un best-seller, mais c'est un livre que le temps rattrapera et qui durera longtemps après que les best-sellers actuels aient été lus et oubliés.
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> Sur la toute première page de mon livre, je parle de Michel Montaigne (1533-92), un grand essayiste français qui a écrit sur "ces privilèges excessifs qu'il (l'homme) suppose avoir sur les autres espèces vivantes." Il pensait que la présomption était "le mal naturel et originel" de l'homme. "L'être vivant le plus fragile et le plus voué au désastre c'est l'homme. Pourtant, c'est aussi le plus arrogant... Comment peut-on imaginer une chose aussi ridicule telle que le fait que cette malheureuse créature pitoyable, qui n'est même pas maître d'elle-même, puisse se nommer maître et seigneur de l'univers ?" La conclusion de Montaigne était la suivante : "Il semble que ce n'est pas par jugement réel, mais par fierté et entêtement stupide que nous nous plaçons avant les animaux et que nous nous isolons de leur condition et de leur société."
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> Donc vous voyez, c'est en France avant tout autre pays que l'idée de droit des animaux a commencé.

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Beaucoup de lecteurs considèrent également votre ouvrage comme "le plus important livre sur les droits des animaux".
> Comment définiriez-vous : "les droits des animaux" ?

Quels droits les animaux doivent-ils avoir ?
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> Les animaux devraient avoir le droit de vivre leur vie sans avoir à subir les cruautés de l'espèce humaine supérieure. Comme dit l'écrivaine américaine Alice Walker, "Les animaux du monde existent pour leurs propres raisons. Ils n'ont pas été crées pour les humains, pas plus que les noirs n'ont été crées pour les blancs ou les femmes pour les hommes".

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Depuis la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, les humains ne sont (en théorie) "plus" considérés comme des marchandises, pourtant, ils sont toujours plus exploités et traités comme telles (2).

Comment briser cette chaîne infernale de l'oppression et de la marchandisation des humains ?
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> Le message de mon livre est que, parce que nous marchandisons et exploitons les animaux, nous sommes d'autant plus enclins à faire la même chose aux humains. L'exploitation animale est le berceau de la cruauté humaine.


> La meilleure façon de prendre le mal à la racine de ce comportement et cette façon de penser fasciste et sans fondement envers les autres, est de protéger les êtres les plus vulnérables au monde - les animaux. Faire du monde un endroit plus sûr pour les animaux en fera un endroit plus sûr pour les humains aussi. Si les gens apprennent à être plus compatissants envers les animaux, ils agiront de la même façon envers les êtres humains. L'oppression animale forme le terrain propice d'où naissent les persécutions, le racisme, les génocides, les guerres, le terrorisme, le colonialisme, l'esclavage, et toute autre atrocité dans laquelle nous, en tant qu'espèce supérieure, nous engageons avec insistance.

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Dans la première partie du livre : "A Fundamental Debacle", vous donnez des exemples historiques de groupes d'humains (les premiers habitants d'Amérique, les noirs d'Afrique, les juifs sous le régime nazi, etc.) qui furent traités "comme des animaux" ou assimilés comme tels pour "légitimer" leur esclavagisme et leur génocide.

Quels autres exemples issus, cette fois-ci, de l'actualité récente utiliserez-vous pour illustrer des similitudes d'oppression, de violence et de massacre d'animaux humains et non-humains ?
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Tout d'abord, les victimes étaient désignées et appelées animaux. Puis, elles furent exploitées (esclavage humain) et massacrées (holocauste) comme les animaux. Le chapitre 2 de mon livre ("Wolves, Apes, Pigs, Rats, Vermin : Vilifying Others as Animals") explique en détail comment la pratique d'appeler les gens des animaux sert de prélude à leur persécution, leur exploitation et leur massacre. C'est pourquoi appeler des gens des "animaux" est toujours un signe inquiétant. Tous les génocides ont été précédés par ce genre de dénigrement, et dans mon livre j'en parle plus en détail. Il convient de citer un exemple : pendant les années précédant le génocide arménien, les Turcs Ottomans appelaient les Arméniens rajah (bétail). "L'utilisation de l'image animale laisse tout à fait présager l'avenir", écrivit un des spécialistes en science politique dont je parle dans mon livre, "comme la description nazie des Juifs qu'ils appellent rats, et la référence hutu des Tutsis qu'ils appellent insectes. De telles allusions à la sous-humanité de l'ennemi peut laisser présager la possibilité d'un carnage en masse.
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Selon la définition du dictionnaire, le mot génocide est utilisé pour qualifier une extermination méthodique d'un groupe HUMAIN, pourtant, certains protecteurs des animaux l'emploient également pour définir un massacre animal.

Est-ce banaliser ou vider ce terme de son sens que de l'étendre à la tuerie d'une espèce animale ? Il y a t-il un "génocide des bébés phoques" comme il y a un génocide de l'ethnie Tutsis ?
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> Le terme génocide se rapporte aux êtres humains et je ne vois aucune raison d'en changer la définition. Peut-être faut-il trouver un nouveau mot pour remplacer le "génocide" des animaux.


> Beaucoup de personnes considèrent que l'on ne peut pas s'occuper et défendre en même temps les humains et les animaux.

Selon eux, c'est se disperser et perdre de son efficacité. Qu'en pensez-vous ?


> Mon livre est censé remettre en question ce genre de pensée superficielle. Elle présume que l'espèce humaine est la seule espèce qui compte et que les animaux ne méritent pas d'être protégés parce qu'ils sont "inférieurs". Cette façon de penser est typique de la façon de penser fasciste et hiérarchique qui pervertit notre société.
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> Dans la préface de mon livre, je cite Steven Simmons, activiste contre le sida et pour les animaux, qui décrit bien ce genre de pensée : "Les animaux sont les victimes innocentes de la vision du monde qui soutient que certaines vies ont plus de valeur que d'autres, que les tout-puissants ont le droit d'exploiter les impuissants, et que les faibles doivent être sacrifiés pour les plus forts."


> Ceux qui défendent, protègent et se battent contre l'oppression des animaux agissent au c¦ur du problème ; les autres font partie du problème, pas de la solution.

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Que pensez-vous du mode de vie vegan (mode de vie qui exclut toute forme d'exploitation animale dans son alimentation, vêtement, loisir etc.) ?

Selon vous, quel type de mode de vie serait le plus respectueux envers les hommes, les animaux et la planète ?
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> Bien qu'étant moi-même végétalien, ma conscience de l'envergure de l'exploitation et du massacre des animaux par notre société est un développement relativement récent. J'ai grandi et ai passé la plupart de ma vie adulte à manger des animaux sans être conscient du fait que notre société soit autant construite sur la violence institutionnalisée envers les animaux. Pendant longtemps, je n'avais jamais pensé à contester ou simplement remettre cela en question.
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> Les recherches et l'écriture de ce livre m'ont fait changées de régime (de carnivore à végétalien - j'ai sauté la phase végétarienne), et j'ai appris par la suite que le livre a eu un effet similaire sur d'autres lecteurs.
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> Il y a d'autres bonnes raisons de passer à un régime à base de végétaux : la santé, l'environnement, la faim dans le monde, etc., mais pour moi la violence envers des êtres vivants innocents est la raison la plus importante. Il y a déjà beaucoup trop de violence dans le monde. Le moins que je puisse faire, c'est de ne pas y rajouter.

>  

Le veganisme est souvent décrit par ses détracteurs comme une "utopie naïve en totale contradiction avec la vraie nature de l'Homme : un prédateur, en haut de l'échelle alimentaire, supérieur aux autres animaux en intelligence et émotion".

Que répondrez-vous à cette opinion commune ?
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> Cette affirmation de la suprématie humaine et le droit de tuer les plus faibles, c'est la pensée fasciste à l'état pur. Adolf Hitler résuma au mieux cette pensée sans fondement lorsqu'il déclara : "Celui qui ne possède pas la puissance perd le droit à la vie."
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> Jamais les croyances d'Hitler n'ont trouvé de terrain plus fertile que dans notre monde moderne industrialisé, où chaque jour, des millions d'agneaux, de veaux, de cochons, de poulets, de vaches, de chevaux, et autres animaux innocents, sont transportés dans des centres d'abattages pour être massacrés pour les tables de l'espèce supérieure. Pourquoi ? Parce qu'ils ne peuvent pas protester et se défendre face à ceux qui ont décidé de les tuer pour les manger.

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Finalement, en tant qu'historien social, comment prévoyez-vous l'évolution de la société humaine ?

L' Eternel Treblinka pour les humains et les animaux cessera-t-il ?
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> Je conclus cette interview de la même façon que je termine mon livre :
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> Combien de temps est-ce que ces atrocités continueront sans que nous élevions la voix pour protester ? Renforcé par notre refus, notre indifférence, nos coutumes stupides qui remontent aussi loin que nos origines primitives, notre oppression et notre exploitation des animaux semble éternelle et sans espoir.
> La bonne nouvelle c'est que puisque de plus en plus de gens disent "non" aux abattoirs et tout ce que cela représente, on peut espérer qu'un jour ces abominations prendront fin. Mais en attendant, que faire pour le massacre en masse de tous ces jeunes animaux innocents qui a lieu impitoyablement, jour après jour ?
> Pour conclure, je pense que plus tôt on arrêtera cet holocauste des animaux, mieux ce sera pour nous tous - que l'on soit auteurs, spectateurs ou victimes.

>  

Merci, Charles Patterson.
>  

Merci de m'avoir donné l'opportunité de parler de mon livre.


> (1). Les commentaires de différentes personnalités peuvent être lus en cliquant sur ce lien : http://www.powerfulbook.com/reactio....
>
> (2). Chaque année, le Bureau de la Surveillance et la Lutte contre le Trafic Humain (Office to Monitor and Combat Trafficking in Persons) du Département d'Etat Américain ( U.S. Department of State) publie un rapport détaillé sur le trafic des êtres humains. Pour accéder à la totalité du rapport, cliquez ICI.
>
> Pour en savoir plus sur Charles Patterson et son livre, lisez également les interviews en anglais qu'il a donné à :


> -  Richard Schwartz .
>
> -  Biman Basu .
>
> -  Le site Booksandauthors.net .
>
> Visitez également le site officiel du livre et de son auteur : www.powerfulbook.com/ .

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Le nazisme, crime contre l'humanité ou l'animalité?

6 Janvier 2008, 14:01pm

Publié par Jo Benchetrit

Je vous colle un extrait de mes interventions dans le blog de PIerre Assouline.
http://passouline.blog.lemonde.fr/2008/01/03/dante-navait-rien-vu/



Qu’est-ce que l’humanité ?
Si l’humanité est prise au sens d’une espèce animale, alors, en effet, le nazisme est aussi un crime contre l’animalité.
Mais l’humanité est un signifiant dont un des sens, et pas le moindre, est d’être quelque chose comme la plus vertueuse des vertus.
La vertu compassionnelle, intelligente, pacifiée, triangulée, généreuse, vraiment civilisée, en 3 mots, dénuée de barbarie.

En ce sens, le nazisme comme symbole de l’abjection du desir humain quand il se réalise sans censure est un crime contre l’humanité.
Mais plus globalement, et je vais vous titiller au niveau de l’humanisme le plus courant:
L’HUMANITÉ EST UN CRIME CONTRE L’ HUMANITÉ.
En tant qu’espèce organisée de façon barbare, narcissique et sans gêne, du fait de ses crimes contre l’animalité,
contre la vie, contre la nature, contre le réel, contre l’être, l’humanité bafoue ses idéaux résumés dans le terme humanité, avec une bonne conscience psychopathe absolue.
C’est pour cela que les camps nazis comme le traitement que subissent les autres animaux de notre part sont des crimes contre l’humanité.
Bien-sûr d’autres crimes inter-humains sont inhumains sans relever du terme crime contre l’humanité.
Il faut dire que les seuls crimes qui soient vraiment semblables aux crimes nazis jusque là me semblent être les traitements envers les animaux.
On le dit bien: on les réduit à des animaux, on les traite comme des animaux.On le dit, mais on ne veut pas savoir ce qu’on dit, signe de déni pervers. Et c’est ce même déni qui pousse à s’insurger dès lors qu’on renverse la proposition de cette simple manière logique : si on traite les hommes comme des animaux et que c’est ignoble, le traitement des animaux l’est aussi.

Ainsi, l’horreur comme l’erreur est humaine. Et pour que ça continue il faut et il suffit de continuer à faire comme si on ne savait pas notre inhumanité dès lors que la victime n'est pas classée de l'espèce humaine.

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euthanasies: lien video.

5 Janvier 2008, 10:16am

Publié par Jo Benchetrit

http://rescue.forumactif.com/

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Un article du Monde sur le végétarisme fait apparaître une erreur d'un analyste sur la question.

2 Janvier 2008, 23:10pm

Publié par Jo Benchetrit

Ma réaction ne passe pas car il faut être abonné.

La voici:
L'auteur confond, et sans doute pas pour rien, en attribuant au végétarien ce qui concerne le carnivore
(celui qui ne se prive de rien)qui croit en sa toute -pussance infantile et   est confronté dans son rapport aux animaux à ce sein infini et incestueux que je dénonce dans ma théorisation de ce rapport permis perversement à la nature   considérée comme matricielle..Serait-ce par projection? Bien évidemment.

Le non végétarien, à l'inverse de celui qui sait dire non à sa jouissance, prend le monde pour un corne d'abondance, un sein intarissable, car la nature est à ses yeux le lieu de satisfaction de ses pulsions partielles telles quelles, pas sublimées.
Le végétarisme introduit donc au contraire une privation, une ascèse, une limite à la satisfaction de ses pulsions,  est de ce fait frappé du sceau de la castration, signe de maturité psychique. Mais bien entendu il faut voir au cas par cas ce que signifie pour chacun son choix alimentaire  et la place de celui-ci dans son économie libidinal.

 http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3238,36-995294@51-992451,0.html







Dans l'article, il y a une théorie psychanalytique censée critiquer le



végétarisme.

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Bébé chien cherche Famille d'Acceuil . Urgent.

2 Janvier 2008, 16:10pm

Publié par Jo Benchetrit

Je transmets:

Urgent!

Bébé Amstaff de 3 mois cherche accueil

Le pauvre chien a été acheté par un gamin la mere du gosse n'en veut plus
chez elle.

Le risque est que le gamin se décide à vendre le chien à n'importe qui
avant que nous ayons trouvé une famille d'accueil

Il est en région parisienne

Contact claude 0663493683
 

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Bonne Année 2008 mais je vous préviens, mes voeux ne marchent pas!

1 Janvier 2008, 17:02pm

Publié par Jo Benchetrit

Je souhaite tous les ans que les hommes deviennent humains et ça empire. Faudrait peut-être que j'inverse les choses et affirme que je veux que vous persistiez à bouffer de la viande et du poisson, à utiliser des produits animaux, que les expériences sur animaux continuent...Enfin que tout ce qui faut éliminer  persiste pour que ça disparaisse???

Donc, je vous souhaite une sale année où vous allez bâfrer du veau, du caviar, du foie gras, des sardines et du thon rouge et vous faire frire un oeuf.
Mais je n'y crois pas plus à l'envers car je ne suis pas très pensée magique. Et vous?

 

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