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Psychanalyse et animaux.

Décadence de nos intellos. Telethon, Foie gras, élevage, corrida etc? Qui s'insurge? V.Hugo, Pythagore etc.

12 Décembre 2013, 17:43pm

Publié par Jo Benchetrit

Qq citations des intellos d'avant.:

 

«  La vivisection est un crime ! » Victor Hugo

 

" Tout le mal que l'homme fait aux animaux retombe sur l'homme".   Pythagore

" Il suffit de voir comment notre populace chrétienne en use avec les animaux, les tue sans aucune nécessité et en rient, ou les mutile ou les martyrise. On est vraiment tenté de dire : 
les hommes sont les démons sur Terre et les animaux leurs âmes tourmentées ". 
Schopenhauer 

 

Quels  intellos contemporains peuvent se targuer d'offrir de telles citations?
Je le crains, très peu, voire aucun. 

j'ai trouvé ça, mais c'est peu de choses et à présent, qui, dites le moi, qui de nos intellos a un discours cohérent sur les animaux, avec la pratique qui va avec.
Onfray?

Il parait qu'il va sortir un livre sur la question. Mais il ne s'est pas privé de dire que vivre sans foie gras, il a du mal ...C'est vous dire qu'il est bien loin de ce qu'il faut sur la question.:

 

Les français ont déjà réalisé que la peau foncée n'est pas une raison pour abandonner sans recours un être humain aux caprices d'un persécuteur. Peut-être finira-t-on un jour par s'apercevoir que le nombre de jambes, la pilosité de la peau ou l'extrémité de l'os sacrum sont des raisons tout aussi insuffisantes d'abandonner une créature sensible au même sort. [..]
La question n'est pas:
"Peuvent-ils raisonner ?" ni "Peuvent-ils parler ?"
mais "Peuvent-ils souffrir ?"

Jeremy Bentham,
Introduction aux principes de la morale et de la législation

 


Dans l'alimentation carnée, on oublie complètement l'animal. Il y a viande à profusion mais les animaux que nous mangeons sont soustraits à notre vue. [..]
Toute publicité visant à faire consommer de la viande s'applique à occulter les conditions de vie et de mort de l'animal. Il y a une coupure totale entre deux univers: celui de la nourriture, évoquant contentement, plaisir et fête, et l'autre, celui d'où proviennent ces aliments: élevage intensif, transport, abattage... Du calvaire de l'animal, le consommateur ne sait rien, et ne veut rien savoir.

Florence Burgat,
Science & Nature no 67

 


Je déplore l'industrie de la chasse à la baleine au nom du harpon-obus perforant la baleine au terme d'une poursuite effroyable, lui explosant dans les viscères, arrachant, déchiquetant, écrabouillant, je déplore l'angoisse horrible et la souffrance et la mort, je souffre mes viscères éclatés et ma trouille et ma mort, je suis la baleine, comme je suis le veau, le boeuf, le cochon qu'on saigne tout vivant.

François Cavanna,
Charlie Hebdo

 


Je me souviens affreusement d'une tigresse qui avait un tigrillon nouveau-né. Dans sa cage rectangulaire, rien ne la protégeait contre l'offense des regards. Point d'ombre, point de niche, point de paille, point de retrait pour allaiter et chérir. De droite à gauche, de gauche à droite, sans repos, elle portait entre ses mâchoires son petit, aveugle encore, qui a fini par en mourir. [..]
Du moins en ce qui concerne les fauves et les autres hôtes des grands espaces, oiseaux compris, je me repose sur une certitude funèbre: nous n'avons su que les désespérer.

Colette,
En pays connu

 


Il y a la foule, l'immonde foule des arènes, ces spectateurs qui se délectent de voir une bête torturée "avec art" pour leur plaisir de sauvage en complet-veston. [..]
La corrida procure à ses spectateurs le même ravissement que les jeux du cirque de la Rome antique, mais le fait (légèrement décevant) que chrétiens ou esclaves ont été remplacés par une bête satisfait la bonne conscience des "civilisés" que sont nos contemporains, dès lors que le tabou humanitaire est respecté.

Claude Elsen,
J'ai choisi les animaux

 


Depuis une quinzaine d'années, l'ethnologue prend davantage conscience que les problèmes posés par les préjugés raciaux reflètent à l'échelle humaine un problème beaucoup plus vaste et dont la solution est encore plus urgente : celui des rapports entre l'homme et les autres espèces vivantes ; et il ne servirait à rien de prétendre le résoudre sur le premier plan si on ne s'attaquait pas aussi à lui sur l'autre, tant il est vrai que le respect que nous souhaitons obtenir de l'homme envers ses pareils n'est qu'un cas particulier du respect qu'il devrait ressentir pour toutes les formes de la vie.

Claude Lévi-Strauss,
Discours prononcé à l'Unesco, 1971

 


Ce qu'on peut critiquer, c'est cette prééminence exclusive donnée à l'homme, car cela implique tout le reste. Si l'homme se montrait plus modeste et davantage convaincu de l'unité des choses et des êtres, de sa responsabilité et de sa solidarité avec les autres êtres vivants, les choses seraient bien différentes. Ce n'est peut-être qu'un espoir.

Théodore Monod,
Terre et ciel

 


Les animaux de ferme ne sont plus que de la viande sur pattes. Transformés en aliments, ils sont conditionnés afin que disparaisse tout signe de leur nature. Au cours d'une enquête, on a demandé à des enfants des villes d'où venaient les oeufs. Du supermarché, ont-ils répondu. Mais avant, d'où venaient-ils ? Ils ont haussé les épaules. [..]
Nous vivons dans l'ère de la spécialisation, et les questions de vie et de mort sont gardés secrètement à distance. S'il fallait faire l'abattage nous-mêmes, les végétariens seraient beaucoup plus nombreux. Ceux qui nous vendent ces aliments s'en doutent, et c'est pourquoi la plus grande partie de la viande est exposée sous forme de paquets enveloppés de cellophane ou de nylon qui ne donnent pas le moindre indice de son origine animale. C'est une nourriture abstraite pour une génération qui préfère ne pas associer la viande qu'elle consomme avec les animaux dont elle provient.

Desmond Morris,
Des animaux et des hommes

 


L'animal, quel qu'il soit, a droit au respect. La nature est insultée par les ours bicyclistes, les éléphants équilibristes, les tigres écuyers et les chimpanzés fumeurs de pipe. [..]
Il ne faut pas applaudir aux numéros d'animaux, mais les huer, il ne faut pas rire de l'animal ridiculisé, mais le plaindre.

Jean-Claude Nouët,
La voix des bêtes, no 153

 


Il est vrai, par conséquents, que les femmes n'existent pas pour servir les hommes, ni les Noirs pour servir les Blancs, ni les faibles pour servir les forts. La philosophie des droits des animaux non seulement accepte ces vérités, plus, elle les met en avant et les justifie. Mais elle va plus loin.
En insistant sur la valeur indépendante et sur les droits des autres animaux, elle donne des raisons scientifiquement éclairées et moralement impartiales pour réfuter une position selon laquelle ces animaux existent pour nous servir.

Thomas Regan,
La philosphie des droits des animaux

 


Notre principe fondamental est maintenant clair : si les "droits" existent, et le sentiment, comme l'expérience, prouvent qu'ils existent, on ne peut logiquement les attribuer à l'homme et les refuser à l'animal, puisque, pour l'un comme pour l'autre, ils sont la manifestation d'un même sentiment de justice et de compassion.

Henry Salt,
Les droits des animaux

 


Jadis, le fait de croire que les hommes de couleur étaient vraiment des hommes et devaient être traités humainement passait pour une folie. Aujourd'hui on considère comme exagéré de prétendre qu'un des devoirs imposés par l'éthique rationnelle est de respecter ce qui vit, même dans ses formes inférieures. Mais un jour, on s'étonnera qu'il ait fallu autant de temps à l'humanité pour admettre que des déprédations insouciantes causées à ce qui vit sont incompatibles avec l'éthique.

Albert Schweitzer,
La Civilisation et l'Ethique

 


Je crois que nos comportements actuels vis à vis de ces êtres sont fondés sur une longue histoire de préjugés et de discrimination arbitraire. Je soutiens qu'il ne peut y avoir aucune raison - hormis le désir égoïste de préserver les privilèges du groupe exploiteur - de refuser d'étendre le principe fondamental d'égalité aux membres des autres espèces. Je vous demande de reconnaître que vos attitudes à l'égard des membres des autres espèces sont une forme de préjugé tout aussi contestable que les préjugés concernant la race ou le sexe.

Peter Singer,
La libération animale

 


Des barbares saisissent ce chien, qui l'emporte si prodigieusement sur l'homme en amitié ; ils le clouent sur une table, et ils le dissèquent vivant pour en montrer les veines mésaraïques. Tu découvres dans lui tous les mêmes organes de sentiment qui sont dans toi.
Réponds-moi, machiniste, la nature a-t-elle arrangé tous les ressorts du sentiment dans cet animal afin qu'il ne sente pas ? a-t-il des nerfs pour rester impassible ?

Voltaire,
Dictionaire philosophique

 


Soyons subversifs. Révoltons nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exercent si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les bêtes. Rappelons nous, s'il faut toujours tout ramener à nous-mêmes, qu'il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés, moins de wagons plombés amenant à la mort les victimes de quelconques dictatures, si nous n'avions pris l'habitude des fourgons où des bêtes agonisent sans nourriture et sans eau en attendant l'abattoir.

Marguerite Yourcenar,
Message à l'OABA, 1981

 


Pourquoi la souffrance d'une bête me bouleverse-t-elle ainsi ? Pourquoi ne puis-je supporter l'idée qu'une bête souffre, au point de me relever la nuit, l'hiver, pour m'assurer que mon chat a bien sa tasse d'eau ? [..]
Pour moi, je crois bien que ma charité pour les bêtes est faite de ce qu'elles ne peuvent parler, expliquer leurs besoins, indiquer leurs maux. Une créature qui souffre et qui n'a aucune moyen de nous faire entendre comment et pourquoi elle souffre, n'est ce pas affreux, n'est ce pas angoissant ?

      Emile Zola,
Le Figaro, 24 mars 1896

 


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