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Psychanalyse et animaux.

Domestiques: foutus pour l'éternité?Les 2 grandes options politiques de la PA (protection des animaux): révolution, ou réformisme.

4 Janvier 2012, 11:09am

Publié par Jo Benchetrit

Je reponds là à une personne dont   je cite 2 phrases :
 "il y a des parties qui me dégoûtent alors des fois j'ai des périodes végétariennes". Mais je me dis qu'au final, c'est pas manger de la viande qu'on doit interdire, mais les conditions d'élevage et d'abattage des animaux que l'on mange. et pour les autres domaines, le bien être en général....c'est le seul objectif que nous devons garder: le bien être animal, qu'il soit animal de compagnie ou d'élévage ou sauvage."

Ma réponse:

Il y a   2 écoles dans la PA. 
—Soit la LA=libération animale: fin de toute exploitation. Option  révolutionnaire basée sur la notion que nul n'a le droit d'exploiter l'autre à son profit. La faiblesse des uns ne justifiant pas la tyrannie des autres, même en cas de douceur dans cette tyrannie.
Les vegan   sont par principe LA, contre toute exploitation animale. 
—Soit ceux qui admettent le système, les réformistes, qui veulent l'exploitation, mais pas ce que j'appellerai l'excès de souffrance. C'est plus réaliste vu que l'exploitation existe. 
 Le véganisme est la seule option susceptible d'épargner les animaux. Mais   le monde dans lequel nous vivons trouve que leur exploitation va de soi, un peu comme vous semblez le dire par cette phrase:
"mais je me dis qu'au final, c'est pas manger de la viande qu'on doit interdire, mais les conditions d'élevage et d'abattage des animaux que l'on mange. et pour les autres domaines, le bien être en général....c'est le seul objectif que nous devons garder: le bien être animal, qu'il soit animal de compagnie ou d'élévage ou sauvage."
vous dites aussi ceci, plus personnel, qui sort du domaine de la PA :
"il y a des parties qui me dégoûtent alors des fois j'ai des périodes végétariennes" 
Vous comprendrez que les motivations soient différentes pour les végétariens au nom de leur dégoût de la souffrance imposée à des  êtres à notre merci, et encore plus lorsque les végétaliens le sont pour en finir totalement avec l'élevage,   mais aussi la chasse, la pêche, l'expérimentation animale et autres, y compris le turf!
Mais une discussion est possible sur ce que vous dites sur le bien-être.
Selon moi, Il faut  être à la fois pour le "bien-être", notion Tartuffe mais qui permet une surveillance de ce qui existe, et exprimer sa   visée de libération, seule cohérence de ceux qui veulent un véritable bien-être animale, avec défense du droit de ne pas naître pour TOUS les animaux domestiques..
En gros, on est contre l'esclavage tant que l'abolition n'est pas à l'ordre du jour et que la tyrannie est le mode politique  de pouvoir dans le rapport hommes- animaux. Il ne  pas   laisser les esclaves martyrisés entre les mains non contrôlées des esclavagistes.
Ceux qui, au nom de la pureté de leur positon, osent ne pas voter pour le bien être, comme le fit Francione pour je crois  la taille des cages des poules, ont une action contestable, même s'ils savent justifier  ça par le désir louable de ne pas rendre admissible par la conscience des hommes l' inadmissible esclavage.
Je rajoute que les animaux abandonnés, contrairement aux esclaves humains libérés, ne sont plus du tout capables, ni eux ni leur descendance, de se débrouiller pour vivre décemment sans nous. 
C'est pourquoi je suis pour la contraception de tous les animaux domestiques abandonnés. Ceux-ci, chroniquement en mal d'hommes, infoutus de retrouver leur adaptation au  milieu,    incapables de pondre d'autres enfants que des domestiques (bien nommés),  qui restent dans notre sillage, et , qui, tous, souffrent de leur errance, ne sont pas libérables, depuis les chiens  jusqu'aux pigeons, tous ces animaux "inutiles", SDF, hors du circuit de la rentabilité, haïs par  les uns, adorés par d'autres ou juste plaints, souffrent de leur libération.
Il faut donc aller vers la fin des animaux domestiques.
Voilà, j'ai répondu et j'espère que cette fois c'est plus clair.
J'ajoute ceci qui est négligé:
Le fait de jeter les produits animaux (environ 50% des animaux capturés ou elevés pour leur chair ou autre, morts dans les élevages ou tués pour les vendre sont jetés.
C'est le plus dommageable.    On ne pourra pas faire devenir tout le monde vegan, ni même de moraliser la vision des hommes sur leurs actes envers les animaux auxquels ils dénient toute subjectivité(qd on le leur dit, ça les fait rire!  Sont vraiment trop cons...) mais on peut essayer au moins de rendre moins fou  le rapport à la nourriture dont le destin est à part égale la poubelle que l'estomac.
En amont, je pense à la pêche qui rejette 80% du poisson pêché,  morts, ou aux poussins tués parce que pas du bon sexe pour l'exploitation, et aux animaux tués pour éviter la chute des cours! et donc pas revendus...et en aval, à ce formidable gâchis   qui fait que 38 kg de nourriture consommable  sont jetés par seconde en France.
en 1 jour, il y a 86.400 secondes et donc: 86.400X38 = 3.283.200 kg par jour!!! et environ 400 000 000 d'animaux sont tués par an pour la poubelle.
on voit bien  que c'est là-dessus que doivent AUSSI porter nos efforts.  
Bonne année à tous. Santé  et courage pour notre si difficile lutte pour ceux qui n'ont ni avocat, ni syndicat autre que nous, mais ô combien exaltante et indispensable,
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