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Psychanalyse et animaux.

cosses geantes

Jean Pierre Garrigues président du CRAC est mort à 53 ans. Le monde des abolitionnistes de toute barbarie légale est en deuil.

20 Novembre 2017, 07:38am

Publié par Jo Benchetrit

Avec ses chiennes.

Avec ses chiennes.

Nous te regrettons, cher Jean-Pierre Garrigues, et espérons ce qui t'a été refusé, comme à tant d'autres avant toi, de Victor Hugo à des millions de célébrités et d'anonymes, être enfin entendus et être de plus en plus nombreux sur ce chemin où tu étais un maître, cette voie de la logique contre la jouissance barbare qui rend irrationnel et abject.  

Tu nous laisses avec la question de tout humain à peu près  normalement structuré: comment est il possible que la corrida soit encore autorisée?

 

 Certes, la mort est aveugle et frappe pour des raisons diverses. Mais comment ne pas penser que ce difficile combat contre la barbarie legale des corridas l'aura fragilisé? Sa jeunesse relative (espérance de vie environ 30 ans de plus!), 53 ans, élimine une raison due à l'âge.

La sensibilité rend vulnérable. Ceux qui, dans un monde injuste, totalitaire, luttent pour les droits de tous doivent se blinder. Peut être même devraient-ils faire des tranches d'analyse ou de thérapie régulièrement. Comment ne pas etre perturbé quand on a un sens moral aiguisé, une empathie terrible envers les victimes d'injustice dans un monde désaxé, fou, qui change ses valeurs selon le classement des êtres, classement fait selon un choix arbitraire fatalement mais toujours guidé selon une norme sans morale, celle de la jouissance  ?

Nous souffrons, dès que nous réfléchissons,  de ce sentiment d'incertitude, de sable mouvant, que ressent sans doute la pauvre Alice quand, en rêve, elle arrive au Pays des Merveilles. La logique y est mise à mal. Même le nom "des Merveilles" est fallacieux. Rien de merveilleux, en effet, dans un rêve qui frise le cauchemar. On y entend des choses absurdes comme le fameux "Joyeux non anniversaire" et d'autres folies très ambivalentes, angoissantes et injustes.

Et comment ne pas être désagréablement impressionnée par la Reine de coeur (ce coeur d'une reine qui n'en a pas) qui n'a comme paroles que ceci: "Qu'on lui coupe la tête"? N'est-ce pas ainsi que nous nous donnons droit de vie et surtout de mort sur les animaux? Et ce alors qu'en dehors de toute coherence, nous nous targuons d'être des êtres moraux? Quoi de plus incoherent en effet que ne pas associer à ses paroles des actes conformes à elles? L'art de rendre l'autre fou par l'injonction paradoxale, c'est de donner presque simultanément 2 ordres contradictoires. "Viens", et ensuite dire à celui qui est venu: "va-t-en".
Notre société dit: "soyez bons et généreux avec les plus faibles" alors qu'elle trucide allegrement les plus faibles des faibles, à savoir les animaux.
Ainsi sont carrement massacrés des tas d'espèces, en tuant des millions d'animaux chaque jour et en torturant autant en permanence.  On n'ose pas y penser. tout cela est caché, sauf la corrida, sauf aussi les chevaux, sauf aussi les animaux chassés...Mais en general, on peut vivre dans l'illusion d'un homme humain prêt à porter secours aux plus démunis.

Tiens, à propos d'Alice et son pays de cauchemar, le choix de nos mots...toujours à notre avantage. Le mot humain.
Franchement, y a t il au monde un être aussi peu humain que l'humain? Joyeux non-anniversaire!

 

              L'objet de notre combat:

Le respect de tous les animaux qu'il faut tous reconnaitre comme sensibles.

Faire changer la loi 521-1 du code penal : Abolir l'alinea 7. Le CRAC est specialisé en ANTI-corridas, mais ses membres sont en general  opposés aux autres cruautés. Ils souhaitent étendre le champ de protection  de la loi à tous les animaux captifs, certes, mais aussi interdire la maltraitance des animaux de dehors, à savoir  les sauvages, les commensaux comme les rats, lapins, pigeons, les abandonnés, les errants.

La morale devrait guider la loi des hommes. Or ce n'est pas toujours le cas.

Parfois, il suffirait de changer qq mots pour y arriver. mais ça ne se passe pas sans de très longues luttes. Faut dire qu'ils sont au pouvoir, les aficionados, les chasseurs...Et leur lobbies sont rois, minoritaires, certes, mais traités avec déférence. On les laisse même deformer les enfants dans les ecoles. Enfants qu'on amene au cirque et zoo pour bien les prémunir contre  l'empathie. Tu seras un barbare, mon fils.
Le pouvoir, pour  y arriver, faut aimer avoir le phallus. Le pouvoir est au bout du fuzizi. 

Et quand enfin on l'obtient, c'est en plus réversible selon le bon plaisir du Prince. Ainsi la loi 521-1 du code penal  sanctionnant la cruauté envers les animaux domestiques obtenue avec difficulté par  Gramont en 1850 fut ensuite  en 1951 defigurée par un alinea qui permet la cruauté dans certains cas, ceux de la tradition.'"La tradition, l'opium des cons" Philippe VAL. Il faudrait juste  retirer cet alinea 7 inique qui autorise les corridas et combats de coqs là où ce serait la tradition.    Faut dire que la loi fut transgressée par les afiocs de l'epoque de Gramont dans de nombreuses villes de france. ces cyniques bravaient la loi, sous la houlette de Frederic Mistral, ensuite prix Nobel de litterature... On a les dieux qu'on mérite.

En effet, cette mascarade psychopathe, ce pied de nez à la legalité, perdurera sans trop d'embuches jusqu'en 1951 où le   sinistre alinea 3 enterinera la dite trangression en la rendant legale là où on la pratiquait. Et ceci, au lieu de sévir! Voilà, imaginez si ça avait été des enfants...aurait on admis leur meurtre avec circonstances aggravantes d'actes barbares en mettant une clause à la loi?

Jean-Pierre, être charmant et sensible, notre cher Jean PIerre, a dû affronter les reines de coeur au discours incongru, sans commune mesure avec le sien, avec le nôtre, qui ne faisons  que répéter des evidences: faire du mal est mal. Si l'homme est l'humain  qu'il  pretend, il doit abolir cette horreur des jeux taurins dont la corrida est la pire en france, et des tas d'autres  qui le déshonorent.
Mais voilà, verité pour l'un n'est pas verité pour les autres. Ceux qui ne se voilent pas la face, ceux qui ont un accès quasi immediat au réel se prennent direct dans la gueule la realité d'un ceremonial sadique atroce alors que les   coupables, en position psychopathe ne voient pas ce qu'il y a de mal là dedans.

Ils affirment avec l'innocence des fous que ça leur fait du bien, donc c'est bien. " Yapasdmalàsfairedubien,quoi! Laissez nous tranquilles, on est en République." Et comme ils sentent quand même tout cons, ils se croient forcés d'égrener des arguments à  la mord moi l'noeud, aussi stupides et superflus que ceux du prof Wolff.

Discours inadequat MAIS discours qui l'emporte sur l'autre, sur celui qui dit juste: "c'est horrible, STOP." Des gens qui sont consacrés comme M. Wolff, philosophe selon sa fiche de paie, peut ecrire des livres louant ces horreurs sans que ce soit censuré. Un discours qui rend fou faisant l'éloge d'un réel qui tue. Avec en face  nous, avec le discours de l'evidence, de la raison. "Un discours qui n'est pas du semblant"(Lacan).
2 pôles d'une même humanité s'affrontent et ne peuvent se rencontrer.

Le probleme vient du fait que l'interlocuteur des anti n'est pas le coupable, normalement, comme celui de tout plaignant lors d'un crime, mais la justice, la loi et ses représentants. Or ceux ci sont aussi des aficionados pour beaucoup.
Donc nos evidences, on doit tenter de les démontrer. C'est déjà, en soi, assez dingue.
C'est comme si la reine de coeur nous forçait à démontrer avec force arguments que le vert est vert, que le gros est gros, que l'eau mouille, que la  banderille blesse, que l'animal transpercé souffre...Et que ceux qui leur impose ça sont des salauds, comme ceux qui applaudissent à chaque blessure des pourritures..Oui, nous avons à dire des evidences. Et ces evidences nous vident. 

Notre vie n'est pas une partie de plaisir.
Pensez à ceux qui filment en pleurant des scenes de crime pendant que celui-ci a lieu et ne peuvent intervenir sous peine d'être, eux, sanctionnés, et surtout de ne pas pouvoir porter ces temoignages de faits masqués mais bien existants.? Imaginez la douleur de ceux qui, comme les militants d' L214, ou nos amis Jérome Lescure, ou encore THierry Hely, se retrouvent à la fois être les  plus lucides et sensibles à filmer un réel qui tue, les  tue, et nous tue.

La compassion, dans un monde de pervers sadiques est encore plus douloureuse. on a besoin de s'opposer en groupe à une tyrannie. Nous savons a être trop peu nombreux pour agir en masse entre bourreaux et milliards de victimes. cette impuissance est toxique. Fardeau à porter à plusieurs. C'est pourquoi l'autre animaliste est indispensable à notre équilibre.   Je ne fais aucune allusion au vécu de Jean-Pierre...Mais je crains que tout ne fut pas toujours aussi lisse que son état le necessitait.
  Nous sommes pourtant heureux de la coherence de nos vies, surtout lorsque nous sommes vegans. Nous sommes heureux d'avoir raison, d'avoir la reflexion, d'avoir la possibilité de dire en mourant: " J'ai fait de mon mieux pour alleger le monde, ne serait-ce qu'un peu, de la souffrance imposée par  la destruction humaine."

J'espere que Jean-Pierre Garrigues a pu quitter ce monde avec cette certitude.

Mais je sais que je penserai surtout à tout ce que je n'ai pas pu ni su faire et que c'est sans doute le cas de tous.

 N'oubliez pas qu'il a quitté la barre du CRAC il y a à peine 1 mois et demi malgré son cancer au cerveau depuis 2 ans. Courageux, notre Jean-Pierre.

Sur le chemin hélas réversible de l'humanisation de la pire des bêtes que nous sommes, il y a des freins, des regressions. Psychopathes du mundillo, vous faites partie de ce qui nous enlise au stade barbare qui nous detruit.

Seuls une élevation des consciences et un changement de la loi conforme enfin à son esprit le pourront. C'est notre labeur, et c'est à la fois notre fardeau et notre dignité. A nous de trouver le moyen de nous protéger des effets délétères de ce réel monstrueux fabriqué par les ennemis des animaux.

Pour vous perturber encore plus,  sachez que l'aficionado Goya a pu montrer dans ce tableau cette vérité qui le concerne à son insu:

LE SOMMEIL DE LA RAISON PRODUIT DES MONSTRES.                                                

Jean Pierre Garrigues président du CRAC est mort à 53  ans. Le monde des abolitionnistes de toute barbarie légale est en deuil.

Les matadors peuvent bien gonfler leurs pectoraux et si ça leur chante pour allumer les gays refoulés porter des remonte-fesses, ces lâches font preparer des toros mutilés, assommés de coups violents, les yeux pleins de vaseline, dejà qu'ils sont eblouis avec le soleil souvent de plomb après le noir...Les picadors, les banderilles, les livrent exsangues, agonisant au matador. Le risque est minime: j'ai lu qu'il y aurait une moyenne de 1 torero tué/30.000 toros. j'ai bien l'impression que c'est encore moins. on ne peut pas compter sur les pauvres martyrs de cette jouissance de bas-fond pour nous débarrasser de cette engeance.

Court CV de Jean-Pierre Garrigues, CV impressionnant copié depuis Agoravox:

Jean Pierre Garrigues président du CRAC est mort à 53  ans. Le monde des abolitionnistes de toute barbarie légale est en deuil.

Né le 6 janvier 1964, végétarien depuis plus de 30 ans, membre d’associations de défense des droits de l’homme, de protection animale et de l’environnement depuis 1982.Président du CRAC, Comité Radicalement Anti Corrida.

Ingénieur des Eaux et Forêts,

Docteur en écologie forestière tropicale, enseignait l’économie et l’écologie en BTS dans un lycée de la région nîmoise, dans le chaudron de la torture tauromachique !


Au final, on lutte contre la saloperie humaine qui se targue d'être toujours justifiée et morale...Histoire de nous rendre FOUS. La somatisation, la depression, nous guettent.Cependant, comme "il faut imaginer Sisyphe heureux" (Camus), nous sommes heureux de savoir que nous faisons tout ce que nous pouvons pour ameliorer le sort des animaux et surtout pour que la barbarie ne passe pas par nous. 

Vous pouvez consulter ceci utilement, de mon amie Edith, presidente de l'association le CREDO attaché au  martyre des PIGEONS:

Pour finir sur une note à peine plus légère :

  Un matador   est venu informer la FBB sur son twitt d'avis de décès de JPG que cette mort le laissait indifferent. Je lui ai retorqué que même mort, un défenseur des vivants était plus vivant qu'un mec comme lui. Et qu'en plus on se fout de ses états d'âme.

il m'a dit: on n'a pas les mêmes valeurs.
Moi: en effet, je ne partage pas la même absence de valeurs.

Lui: JPG etait un extrémiste hysterique.
Moi: s'il faut être hystérique pour etre empathique, soyons le tous

Et si être contre la cruauté la plus extreme des corridas c'est être extremiste, soyons le aussi.

Un peu d'humour dans les larmes...

Les afiocs sont des cosses geantes ( vieux film de science  fiction ( L'invasion des  profanateurs de sépultures) qui prennent les corps d'humains mais qui en fait sont des extraterrestres féroces ne répondant pas aux  normes  des terriens: 

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