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Psychanalyse et animaux.

Bon Noël non coupable. De la mauvaise utilisation de la psychanalyse.

24 Décembre 2008, 00:13am

Publié par Jo Benchetrit

Lorsque l'on psychologise tout au point d'en oublier l'éthique, que l'on désangoisse en déculpabilisant, confondant le bien-être du sujet avec le bien,
on fait de la psychologie de bazar et pas de la psychanalyse.
Pour celle -ci, le symptôme est  transindividuel, et le bien pour le sujet est celui pour son entourage aussi. Le symptôme psychologique est barbare en ce sens qu'il est satisfaction pulsionnelle non sublimée, et que le sujet qui en souffre ne manque pas de faire souffrir avec son entourage. 


photo montage trouvée là.


Si vous voulez aller voir ce que je veux dire, pourquoi ne pas visiter ceci qui ne doit pas vous allécher, car la facilité est porteuse de jouissance, un peu comme quand on lit son horoscope tout en sachant que c'est du vent.
Mon ordi me dit que Google déconseille de s'y inscrire car il y aurait dessus de la malveillance....donc des virus
Je pense qu'on peut se contenter d'y passer sans risque.
Sinon,  j'ai lu un peu et en ai été dégoûté tant ça me semble juste l'inverse de la psychanalyse.
Le thème de la discussion:
Une fille raconte avoir tué un animal en voiture, et en fait comment en est elle sûre qu'il était mort? Puisqu'elle ne s'est pas arrêtée, ce qui est source "du" problème qu'elle pose, car se dit elle, aurait-elle dû le faire?
L'un d'eux la rassure ainsi:
"Tu n'es pas une tueuse. D'ailleurs tu te serais arrêtée si ça avait été un humain."

Ouf! On voit vraiment l'idéologie facho derrière. Ce n'est "qu'un " animal alors on peut s'en foutre.
Le sentiment de culpabilité est un sentiment que je dirais très noble. Il est ce qui manque alors qu'on nous rebat les oreilles avec le fait qu'il serait envahissant. Toute l'éducation consiste à tenter de permettre à un enfant de juger pour discriminer le bien du mal et de ne pas opter pour le mal.
Qu'est ce que le mal:?
C'est se faire du bien en causant du mal à autrui.
Le sentiment de culpabilité permet à celui qui risquerait le pire contre le père, en langage lacanien, donc le mal contre le bien, de ressentir un malaise causé par une auto-accusation inconfortable, douloureuse. une désidéalisation de soi, une altération de son image en sera le prix.
La psychologie de bazar vise à alléger le fardeau de celui qui en souffre.
Est ce une bonne idée?
Je crains que non.
Si on doit alléger quelque chose, il faut en effet permettre à celui qui se sait coupable de ne pas être envahi par l'angoisse stérilisante, paralysante.
Mais si veut avoir une chance   de créer un monde humain au sens noble du terme, donc qui "parie du père au pire" (Lacan), un monde éthique, un monde adulte, donc d'hommes non dévastateurs, non destructeurs, non pollueurs, non tortionnaires, il faut absolument cultiver le jardin d'orties qu'est celui de notre (difficile à assumer) conscience morale.
Et pourtant, tout irait mieux pour les victimes potentielles et réelles de nos pulsions partielles si ce genre de mots ne rencontrait pas de la part du socius un certain scepticisme. Les gens ne croient plus dans les religions, nul ne s'en plaindrait. Mais en prime, ils ont acquis une certaine aversion envers la terminologie morale. Or s'il ne faut pas  confondre la morale et le moralisme qui étouffe la vie quotidienne de préjugés idiots, il ne faut pas oublier que seule la morale est civilisatrice.
Entre autres préjugés idiots mais, ici,  fondés sur la phobie des hommes à se voir du règne animal, la phobie du terme GUEULE.  
Sachant que notre civilisation n'est pas notre culture, elle même faite de traditions entachées de barbarie, sachant que la tradition est souvent un mélange de choses que la morale réprouve mais que l'usage banalisé et généralisé rend psychopathe, sans conscience morale, je n'ai envie, pour ce réveillon, car j'écris ça la veille de Noël ce soir de 24 décembre que de vous demander de passer un bon Noël sans cruauté.
Donc ni foie gras, ça va de soi, ni autres produits animaux. des  amuse-GUEULE et non amuse-bouche, selon la vraie façon de dire....mais sans avoir de sang sur les doigts. 
Simplement, je crains en disant cela de ne pas être populaire. Les hommes qui portent les mauvaises nouvelles ne le sont guère.
Et la mauvaise nouvelle, en ce jour  de bonne nouvelle, c'est que le monde sans sacrifice annoncé par Jésus Christ selon les textes, ce monde sans barbarie n'a pas encore vu le jour. L'homme doit d'abord s'avouer qu'il n'est pas l'idéal qu'il s'imagine. Il doit assumer sa conscience de culpabilité pour non se faire pardonner par une simple confession comme le font les catholiques avec les curés et les autres avec des psy à la mord moi l'noeud, mais CHANGER. 
Car il ne s'agit pas de pardon mais de désir de cesser de nuire. 

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G
De toutes façons, si on ne change pas, l'espèce humaine va disparaître...quand elle aura tout détruit.
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