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Psychanalyse et animaux.

A canoniser comme Jean-Paul II? Les protecteurs des animaux ont une forme de sainteté:la défense des plus bafoués et des plus méprisés du monde depuis l'homme.

27 Juin 2005, 22:00pm

Publié par Jo benchetrit

Grandeur et désespérance de la défense des  animaux.

 

Si vous souhaitez vous faire des amis, être populaire, alors, évitez cet engagement. Ici, il faut, comme pour un analyste, selon Lacan : être un saint ! On vous y jette des pierres mais vous devez garder votre calme. Vous défendre est considéré comme une grave atteinte à l'integrité du non protecteur, ou plutôt  du protetceur de lui-même.

 Préparez-vous à un chemin solitaire, car vos semblables en allergie à la barbarie sont si rares que vous aurez peu de possibilités de les rencontrer dans votre quotidienneté. Et, loin de demander à vous canoniser comme Jean Paul II, la foule penserait plutôt à vous diaboliser comme "traître" haîssant votre genre humain, si bon, si aimable! Dans le genre des "infortunes de la vertu", on ne fait guère mieux!

Ici, la formule "2 poids, 2 mesures," s'applique PARFAITEMENT. Ainsi, la moindre incartade est punie démesurément. Les exemples ne manquent pas plus que les injustices dont sont victimes les animaux en question.

Un exemple : les amendes pleuvent pour les donneurs de miettes aux pigeons affamés de nos villes. Les délateurs nostalgiques du bon vieux temps de la collaboration ont trouvé ça comme exutoire. Et le bobo devient facilement bobeauf.

Un autre: un cerf poursuivi par une meute et des chasseurs à courre, épuisé par une longue course avec les tristes cons aux trousses s'était réfugié, souffrant du stress qu'on imagine, dans un village. Blessé, cherchant de l'aide auprès des humains dont des enfants. A coups de pierres, ses poursuivants tenaces l'acculèrent contre un mur et là, l'un d'eux lui tordit les bois pour lui faire baisser la tête jusqu'au sol, pendant qu'un autre lui enfonça une dague dans le cou. Mais le cerf n'était pas encore mort. Il restait debout, ensanglanté et pleurant. Alors les hommes voulurent encore lui enfoncer un poignard mais un des passants écoeuré, jeta une bûche pour le faire fuir.  Mais les assaillants dirent que c'était une tentative d'homicide ! Verdict : 3 mois avec sursis, 1300 euros d'amende, 5 ans de mise à l'épreuve.

Les hommes qui ont participé à ce massacre et qui ont fini par égorger le cerf, eux, non pas été inquiété pour "cruauté envers les animaux". De plus, ils n'avaient pas le droit de le poursuivre dans le village mais il n'y eut, comme d'habitude en pareil cas, très fréquent d'ailleurs, pas de sanction pour eux.

Si vous avez envie de sensations fortes, et si le vide vous plaît, si vous trouvez fade le saut à l'élastique, alors faites de la défense : la cruauté des hommes et le vide de leur pensée au sujet des bêtes et donc au sujet d'eux-mêmes est si abyssal que vous seriez pris d'un vertige vraiment  terrifiant.

Ça vous permettra de vous défoncer à l'adrénaline. Mais, si ce travail ne manque pas de provoquer des décharges de ce neurotransmetteur, c'est peu souvent dans la liesse ! Ce qu'on y découvre dépasse absolument, je vous l'assure, tout ce que votre imagination et celle de Sade réunies pourraient concevoir.

 Encore que, sait-on jamais ? Ce fut quand même imaginé par des hommes, ces choses innommables qui restent dans ma tête comme des images traumatiques dont je ne puis me débarrasser. En particulier celle-ci, qui montre des fermiers australiens aux prises avec des moutons élevés pour la laine.

Vous décrire la scène est très douloureux mais je m'y lance, avec ou sans élastique : ils les prennent avec la violence des brutes qu'ils sont, les basculent sur le dos, les mettent dans une sorte de construction métallique, attachent les membres, seule la tête est pendante dans le vide et le ventre est sous le nez des barbares.

L'homme en premier plan dans le reportage attrape la chair   du "sien" à pleine mains, mais il n'y va pas franchement : il prend tout doucement et coupe  la chair comme les paysans le font d'une miche de pain, doucement, par tranches.

Hallucinés, vous voyez le couteau encore et encore, le sang qui bientît jaillit en bouillon, sur la laine blanche, tout doucement recommencer sur le même mouton. Celui-ci va-t-il enfin s'évanouir ? Ses yeux cherchent le salut, la pitié qui ne viendra pas plus qu'un évanouiisment salutaire. Hélas, il peut encore bouger, bien que de plus en plus faiblement la tête. Et le couteau recommence, encore.

C'est horrible. La bête ne peut se débattre : seule sa tête êut bouger, car il est ligotté fermement.

La souffrance extrême l'empêche de hurler. La bête humaine n'en reste pas là. Elle recommence, encore, avec délectation. L'homme continue à faire des tranches de chair, lentement, encore, sans aucune expression. C'est son boulot. ce qu'oj appelle en Australie le "mueseling".

Le monstre decerebré impitoyable ne fait qu'obéir aux ordres tout en parlant au centaines d'autres "travailleurs" de la chair et en rigolant.

Il s'est fait sa main sur des milliers d'autres. La souffrance du mouton? trop drôle! Vous faites de la sensiblerie dirait-il. Hi!hi!hi!

NON, en fait, IL S'EST FAIT "L'ÊTRE", PAS SEULEMENT LA MAIN CAR  C'EST AINSI QU'ON DEVIENT BARBARE Comme C'EST "EN FORGEANT QU'ON DEVIENT FORGERON".

Ne plus porter de laine. Hurler son désespoir. Des idées folles viennent : Et pourquoi Dieu n'existe-t- pas qu'on puisse le traîner dans la boue de permettre ça ? Je n'ai pu voir jusqu'à la fin. A la 6 ° fois, j'ai dû arrêter. Lâcheté humaine. Je retournerai peut-être sur le site car il faut savoir ce qui se passe, c'est un devoir.

Peut-être pas. C'est trop dur ! La laine pas plus que la fourrure n'est donc respectable. En fait, tout ce qui a un origine animale est produit dans des conditions en principe sans éthique. C'est ça, la défense: des infos défilent, peu ragoûtantes.

Bienheureux les pauvres d'esprit qui vivent sans savoir sur quelle planète. Le royaume de la Terre leur est ouvert. Ils mourront vieux, non stressés, gavés de foie de malheur ou d'autres monstruosités, mais la conscience en paix.

Le visiteur courant de la vie n'a rien donné, rien appris, tout pris. Mort, il ne sera pas plus inutile que vif.

Mais il sera bien plus content de sa vie que les défenseurs qui se sont défoncés. Sauf que j'ai envie de dire avec Camus:" Il faut imaginer Sisyphe heureux."

 

 

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