La défense des animaux, c'est la défense de la civilisation
Je le redis ici: ce blog se place sous le signe du courage: pour celui qui l'écrit mais aussi celui qui prend la peine de le lire. Entrer dans cet univers fait de révélations nouvelles sur soi, ce n'est pas facile.
De toutes les actions généreuses en faveur des faibles, regroupées sous le sigle d'humanitaires dont la philanthropie est majoritaire, l'une d'elle, la défense des animaux, a une place à part.
Non pas seulement parce qu'elle s'occupe de défendre des non-hommes, mais parce que, contrairement aux humains en souffrance, c'est la totalité des (autres) animaux qui sont en position de lésés, y compris les plus heureux, du simple fait de la présence des Homos Sapiens Sapiens.
Ce qui est logique puisqu'ils sont pour ceux-ci des objet a de complétude, en trop ou en pas assez, bouche- trous de la jouissance illicite préoedipienne des hommes régressés.
S'ils sont sauvages, leurs environnements sont pollués, déformés, parfois anéantis, détruits par action directe ou indirecte, dont le symbole est cet ours perdu au milieu de l' Océan Antarctique sur un glaçon en train de fondre, ce qui reste de sa maison, son refuge, sa chance de survie...sa banquise. Un ours n'étant pas un poisson( garanti!), il va se noyer si il ne peut pas rejoindre un asile pas trop loin.
De plus, les risques qu'on les emprisonne pour les dresser, et les montrer à des amateurs de cirques sans scrupules ni pensée, ou les mettre dans des zoos, le tout servant à former la jeunesse à l'abus de pouvoir sur les faibles sont grands. C'est fait pour éduquer les enfants à devenir de parfaits abuseurs de faibles .
Les animaux sauvages sont également chassés pour les manger, et/ou les vendre en trophées ou autres insanités pour touristes frimeurs et décérébrés. On les dépossède de leurs lieux de vie ainsi que de leurs sources de nourriture.
Quant aux animaux domestiques, ils sont entièrement privés de leur libre arbitre et en général du mode de vie inhérent à leurs espèces. Leurs besoins sont niés, leur subjectivité ignorée si ce n'est moquée, déniée, et on les compte en tonnes ou en tête de bétail. On les compte car ils ne comptent pas.
La maltraitance est la règle pour eux. De rares exceptions, dans des contextes historico-géographiques précis et vraiment minoritaires sont observables. Mais même eux ne vivent pas conformément aux nécessités de leurs espèces.
C'est ce qui donne au champ de la défense des (autres) animaux une étendue impressionnante, une variété qui l'est tout autant, car non seulement toutes les populations animales sont dans ce champ, mais nous sommes là dans une zone de non-droit.
Ce qui a une conséquence importante : toutes les perversions humaines sont convoquées. Chacune correspond aux diverses pulsions partielles qui, chez l'homme remplacent les instincts. Et lorsque ces pulsions se satisfont dans une zone de non-droit, elles perdent leurs limitations civilisées pour faire régresser le sujet au stade où elles sont libres, et particulièrement mortifères.
C'est en cela que l'action pour la défense des animaux est en même temps le meilleur service à rendre à la civilisation.
Ce qui ne l'empêche pas d'être combattue avec les armes habituellement de la dérision mais aussi avec violence.
Les barbares qui sont heureux de trouver en temps normal de quoi anéantir la civilisation par leur jouissance ne sont pas fous. Ils savent que les défenseurs des bêtes sont leurs pires ennemis.
C'est pour cela qu'ils les font taire avec d'abord patience et gentillesse, ironie et ensuite agacement, puis, violence.